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Quelques observations boréales de plus,
au-delà du Cercle Arctique.

I Introduction.

       Le Cercle Arctique Nord, qui est un cercle dont le plan est parallèle de celui de l'Equateur, est placé à environ 66° 33' de latitude nord (ou à environ 23°27 du pôle nord) , la latitude la plus méridionale sur laquelle, il est possible d'observer le soleil de minuit. En effet en été, on découvre un certain jour que le soleil reste au-dessus de l'horizon pendant au moins vingt-quatre heures. C'est le soleil de minuit. Le cercle Arctique se déplace vers le nord d'environ 14 m par an.

      Nous allons découvrir certains faits (nous interpellant) , qui sont relatifs à cette zone, tout en sachant que tout un chacun pourra interpréter ces faits, à convenance.

II Genèse de l'affaire.

A) Du côté de l'explorateur Adolphus W. Greely.

      C'est le 13 Avril 2007, que nous avons eu le plaisir de recevoir par la poste l'ouvrage de 580 pages d'Adolphus W. Greely édité en 1889, par la Librairie Hachette, mais paru dès 1886 à New York chez Charles Scribner's Sons, sous le titre "Three Years of Arctic Service" :


a) Quand Greely préfère taire certaines choses.

    Mais déjà dans la préface de l'auteur, nous découvrons d'abord les propos suivants :

    " Depuis, la transmission au Département de la guerre de mes Rapports officiels, je n'ai épargné ni ma santé, ni mes forces pour préparer un livre qu'on me demandait de toutes parts : le ministre a bien voulu me permettre d'y reproduire les cartes, les dessins et les fragments de mon journal officiel.

    La plus grande partie de ce volume est basée toutefois sur mes notes personnelles :j'ai fait aussi de larges emprumts aux carnets très complets du lieutenant Lockwood et du sergent Brainard, les seuls, du reste, en outre du mien, qui aient été tenus quotodiennement pendant notre retraite vers le sud et le séjour à Camp Clay.

     De crainte que mes récits des merveilles de ces régions éloignées ne fussent taxés d'exagérations enthousiastes, je n'ai point osé reproduire la plupart des lignes écrite sous l'impression de phénomèmes qu'on accuse si souvent les voyageurs de peindre de couleurs trop vives.....
"


     Vous avez bien noté, nous l'espèrons, que l'auteur nous explique qu'il a pris un soin tout particulier, à minimiser ( et nous le regrettons vivement ), l'impact de certains phénomènes bizarrement décrits par d'autres explorateurs , et survenus dans la zone polaire en question.

    Voilà une chose qui ne manque pas de nous interpeller au départ, car c'est justement ces phénomênes " embarrassants", qui font l'objet de toute l'attention du site ARTivision . Pourrait-il s'agir, par exemple, d'aurores boréales exceptionnelles, d'oiseaux qui disparaissent pendant l'hiver, de vestiges de Mammouths dans le permafrost, de bois flottant sur la Mer Arctique dont la provenance est inexplicable..etc..?

    C'est donc en ayant en tête, toujours d'une manière sous-jacente, ces interrogations que nous allons pénétrer plus avant dans ces relations d'événements polaires décrits dans l'ouvrage cité plus haut et dans un autre dont on parlera plus tard.

b) Quand Greely fait un petit historique.

    Dans le chapitre premier intitulé "Les pionniers du détroit de Smith", nous découvrons alors une sorte d'historique très utile, où nous extrayons ceci :

Page 4 et 5 :

    " Ce fut un Américain, le docteur Elisha Kent Kane, qui franchit le premier la porte septentrionale du détroit de Smith, et parcourut la mer baptisée de son nom, sur le navire l'Advance , équipé aux frais de MM. Henry Grinnell et George Peabody. Parti de New-York- le 30 mai 1853, il visita Fiskernaes et prit à son service l'Esquimau Hans Hendrik, chasseur et conducteur de chiens. Se procurant sur divers points de la côte des Fourrures, des peaux, des attelages, il touchait à Upernivik le 17 juillet. Le 4 août, le navire passait au large du cap York, et le 7, devant l'île Littleton. Il s'arrêta quelques heures sur la cote orientale, dans un lieu qu'on nomma Lifehoat Cove (l'anse du Bateau de sauvetage), pour y "cacher" une embarcation et des vivres.

    En dépit de ses efforts pour longer la rive septentrionale du Grœnland, les tempêtes, la banquise et aussi la glace nouvelle le poussèrent, le 24 août, dans le port Van Renssclaer (78° 37' N.), où il fut forcé, d'hiverner. Presque tous ses chiens moururent; le scorbut attaqua sa petite troupe, mais sans causer de décès. En mars 1854 un voyage avec traîneaux eut pour résultat la perte de deux hommes; deux autres durent être amputés par suite de gelures. Plus tard, le docteur Hayes, le chirurgien du bord, traversa le Bassin de Kane et atteignit les parages du cap Frazer (79'43') ; il fut le premier à mettre le pied dans la Terre de Grinnell. Morton, le 24 juin, réussit à escalader la face méridionale du cap Constitution (80'55'), et, d'une altitude de 160 mètres, il vit la mer "ouverte". aussi loin que pouvait porter le regard, probablement jusqu'au cap Lieber (81° 32').
"


    Nous passons sur de nombreuses péripéties arivées à kane, à Hayes et nous arrivons à ces paragraphes clefs :

    " ....Sept ans après le docteur Hayes, sur le schooner "Etats unis" , repartit pour le détroit de Smith afin d'en compléter l'étude et de visiter "la mer livre du pôle".

    Il quitta Boston le 7 juillet 1860, et le 12 août touchait Upernivik (Note du Webmaster : nommé Upernavik dans le livre "La mer libre du pôle" de j.Hayes chez Hachette 1877 ) où il compléta son équipage. Le transfuge Hans Heindrik le rejoinit au cap york avec sa femme et ses enfants. aux alentours du cap Alexandre, de fortes bourrasques endommagèrent le navire et en retardèrent la marche. Hayes se vit dans la nécéssité d'hiverner au fiord Foulke, un peu au sud de l'ile Littleton ( 78° 18' N )

    Pendant l'hiver, l'expédition perdit son astronome, Sonntag, au cours d'un voyage en traîneau pour tacher d'entrer en communication avec les Esquimaux du détroit de la Baleine. La difficulté des glaces que Hayes rencontra, lors d'une première tentative en mars 1861, lui fit abandonner l'idée d'explorer la côte grœnlandaise, et le fit s'arrêter à celle de traverser le détroit pour visiter la rive opposée.

    Parti le 5 avril avec deux traîneaux à chiens, le 11 mai il atteignait le le cap Kawks 70 milles du navire; trente-huit jours avaient été employés à parfaire cette distance, et cependant il assure être arrivé ensuite, en moins d'une semaine, au cap Lieber, situé cent soixante-dix milles plus loin.

    Critiquer ceux qui, avant nous, et parfois au péril de leur vie, ont suivi une route nouvelle, est 1a plus ingrate et la plus malgracieuse des tâches; mais, en comparant le récit de Hayes avec ses notes astronomiques et météorologiques, personne n'admettra que, le 19 mai, le docteur ait pu gagner le cap Lieber. La topographie qu'il assigne à celui-ci est incorrecte; il lui donne une latitude erronée de 2 milles et demi, et une longitude de six, degrés plus à l'ouest qu'elle ne l'est réellement. Le dessin publié par lui de ce promontoire ressemble d'une façon étonnante à une esquisse du cap Joseph Goode faite par le sergent Gardiner, un des nôtres. Sir George Nares, à son tour, place le cap Frazer 10 milles plus au sud que Hayes, et constate nombre de méprises quant à la latitude de certains autres lieux.

    Le navire de Hayes réussit à sortir de Port Foulke le 10 juillet, mais la glace solide du bassin de Kane lui barrant la route du nord, il longea la côte ouest du détroit de Smith, depuis le cap Sabine jusqu'au cap Isabelle, et put rentrer à Boston en automne. Hayes. en sa qualité de chirurgien, a rendu de bons services au pays pendant la guerre de Sécession.

    Vient ensuite le voyage du Polaris, commandé par Charles F. Hall. Ce navire partit de New-York le 29 juin 1871; on comptait, cette fois, atteindre le pôle nord. Le Congrès, vapeur de la marine des États-Unis, l'escorta. jusqu'à Godhav'n, avec un supplément de provisions. Au matin du 31 aoüt, le Polaris entra dans l'Océan boréal (82° 11'), au nord-ouest de Port Repulse. Puis il vira de bord vers le sud pour, hiverner dans le havre Grâce-à-Dieu....
"

     Nous constatons donc que Greely conteste surtout les performances des temps de parcours de certains trajets de Hayes, mais , pas un mot sur cette "affaire de mer libre", pourtant capitale pour nous. Rappelons que le livre de Hayes "The Open Polar Sea" , A Narrative of a Voyage of Discovery towards North Pole, in the Schooner "United States." N.Y., est paru en 1867, soit 19 ans plus tôt et qu'en 1886, en écrivant son livre, Greely l'avait très certainement déjà lu.

     Comme nous aurions aimé savoir ce que pensait Greely au sujet de cette mer libre ?

     Et puisque Greely, parle aussi Kent et de Hall, rappelons aussi ceci, concernant kane et tiré de son livre DR Kane's Work, page 378 : "As far as I coud discern, the see was open, a swell coming in from the northward and running crossing, as if with a small eastern set" : "Aussi loin que je pouvais le distinguer, la mer était ouverte et une abondante bordée en provenance du nord, courait de travers comme si elle venait faiblement de l'est "

     Mais, concernant le capitaine Hall, on trouve aussi dans son livre " capitain Hall's last trip" en page 166 ceci : "" We find this a much warmer country than we espected... we have found that the country abounds with life, and seals, game, geese, ducks, musk-cattle, rabbits wolves foxes bears pazrtriges lemmings, etc our sealers have shot two seals in the open water while at this encampement... " (Nous avons découvert une région plus chaude que nous l'espérions... Nous avons découvert une région débordante de vie et les phoques du gibier, des oies, des canards, du bétail musqué, des lapins, loups des renards des ours, des perdrix, des lemmings, etc..Nos chasseurs de phoques en ont abattus deux sur la mer libre alors que nous étions à notre camp)

    Nous savons aussi qu'en page 288 de son livre, Hall dit :"Le 23 janvier les deux esquimaux accompagnés par deux marins, arrivèrent au Cape Lupton. Ils déclarèrent la découverte d'une mer libre s'étendant aussi loin que peuvent porter les yeux..."

c) Quand Greely nous parle d'icebergs.

     Mais quittons ce bref historique de Greely, où il nous parle encore des exploits de Bessels, de Bryan, Chester, Tyson, Budington, Nares, Stephenson , Aldrich, etc., et passons au texte même du livre de ce Greely, où l'on peut lire en pages 33 et 34, une description surprenante d'icebergs telle que :

    " ...La station elle-même est située sur un îlot de syénite, maigrement revêtu de sol et de gazon. Le point culminant en atteint à peine 30 mètres : pendant cette belle journée de juillet, (1882), les isbergues éparses sur le port étaient encore si nobreuses, que de là-haut nous en comptâmes plus de cent. Leurs énormes masses, dont l'éclatante blancheur tranche admirablement sur les teintes glauques de la mer, avaient souvent occupé, nos regards et nos pensées. Ces voyageuses aux ailes de neige ne sont général que des messagères de paix; mais, la veille nême, comme le navire entrait dans le port, la vaguelette soulevée par notre passage vint frapper paresseusement une superbe montagne de glace toute fouillée, toute sculptée en arches majestueuses, en tourelles rénelées, en colonnades grandioses, d'où jaillissaient des cascatelles. Cette si légère impulsion suffit pour détruire l'équilibre de l'isbergue; en quelques secondes le merveilleux édifice s'écroulait : la mer blanchissait d'écume sous la chute de myriades de débris; de tous côtés des vagues colossales la creusaient de leurs sillons. Nous tressaillions d'effroi au bruit formidable des détonations successives, tant la puissance irrésistible de cette fille des glaciers frappait de surprise les moins impressionnables d'entre nous. "

     Voici deux photos d'icebergs de l'ouvrage :

 

    On découvre d'emblée alors le fait qu'à l'époque, en 1889, le traducteur considérait l'iceberg du genre féminin (et qu'il l'écrivait isbergue).

    D'autre part, on peut se demander si Greely qui, chose surprenante, considérait ces icebergs comme des "messagers de paix", et qui en admirait leurs énormes masses, et leur l'éclatante blancheur, savait qu'ils étaient faits d'eau douce. Aux historiens de répondre à cette épineuse question.

    D'ailleurs Greely, prétend aussi, comme beaucoup d'autres chercheurs actuellement, que ces icebergs sont "des fils de glaciers", alors que l'on a très peu de rapports photographiques montrant des icebergs se séparant de leurs masses glacières d'origine. A vous donc de juger tout cela pour l'instant.

d) Quand Greely nous parle d'aurores boréales .

    Mais découvrons, si vous le voulez bien, ce que pense Greely au sujet des aurores boréales observées par son équipe au nord du Grœnland... En pages 132 et 133, on voit ceci :

    " Nous n'eûmes de quatre aurores boréales dans la semaine qui suivit l'ouragan. Le 19 (Janvier 1882), un arc superbe se montra, pendant la présence duquel l'aiguille était si troublée, que ses oscillations dépassaient, fréquemment le cercle. Quant à celle du 21, la splendeur en fut au-dessus de toute description : une transformation continuelle d'arcs en banderoles, et de banderoles en plaques en rubans qui de nouveau redevenaient des arcs. Ce merveilleux spectacle occupait parfois le ciel tout entier et nous tint vingt-deux heures en contemplation. A un certain moment trois arches boréales parfailes traversaient le sud-ouest d'un horizon à l'autre. Je ne saurais mieux comparer cette aurore qu'à l'incendie de vastes forêts auquel, placés dans une clairière, nous aurions assisté la nuit, avec celle différence que, sauf de rares teintes rougeâtres, elle fui presque toujours incolore. Malgré la longue durée l'étendue de ce phénomène, l'aiguille en fut à peine impressionnée. Pendant son évolution parut la nouvelle lune, qui, chose surprenante, se montra rouge comme du sang.

    Jusfiant l'idée populaire, et à l' encontre du capitaine Nares d'après, lequel l'aurore boréale n'émet pas de véritable lumière, la clarté nous en a semblé nettement perceptible. Ainsi je pus distinguer mon ombre, quoique, à ce moment-là l'embrasement fut restreint an quart du ciel. " Pendant mon séjour en Laponie, dit Tronboldt, j'ai vu les aurores donner une lumière semblable à celle de 1a lune deux jours et demi après son plein, par un ciel clair et quand elle est à 25 degrés au-dessus de l'horizon"....

    ....La gloire du soleil avait disparu avec ses couchers emporprés et ses parhélies superbes, mais en outre des aurores boréales, le ciel se mettait parfois en fête. Le soir du 30, très belle couronne lunaire de six degrés de diamètre et composée de quatre cercles concentriques l'intérieur blanc, le second jaune le troisième bleu et le dernier rouge.

e) Quand Greely nous parle d'halos lunaires.

    1er Février - On vient m'annoncer un halo lunaire de 90 degrés; il avait disparu pendant que je m'habillais et se trouvait remplacé par deux autres, très lumineux, de 22 et de 46°. Le soir, parasélène splendide, la lune à 25 degrés au-dessus de l'horizon. Les deux cercles brillaient du même et vif éclat jusqu'à la ligne de démarcation entre le ciel et les glaces; chacun avait son aire de contact. Deux fausses lunes se montraient de l'un et l'autre côté de la vraie, et deux au-dessus, toutes richement colorées des nuances du prisme, aussi distinctes que dans le plus bel arc-en-ciel. Elles s'échelonnaient sur les points d'intersection des cercles avec deux bandes étroites de lumière blanche et brillante dont la première montait verticalement de la lune vers le zénith et descendait au-dessous, coupée perpendiculairement, au niveau de l'astre lui-même, par la seconde qui faisait le tour du ciel parallèlement à l'horizon, dont elle s'éloignait de 25 degrés. Par moments, à 90 degrés dans la direction du nord, on apercevait sur cette ligne une faible image de la lune; une autre encore moins marquée sur la première, au-dessous de l'astre, à l'endroit où elle touchait le cercle, de sorte qu'à la fois nous en comptâmes huit. Ce phénomène dura une heure, le nombre des fausses lunes variant assez souvent : il avait été précedé par une aurore qui ne fut pas accompagnée de troubles magnétiques.
"



    Nous ne sommes pas qualifiés pour commenter ces manifestations atmosphériques sublimes. Aux spécialistes de se prononcer sur leur présence en ces lieux.

f) Quand Greely nous parle d'un metéore et de perturbations magnétiques .

    De même, nous ne pouvons rien déduire des observations suivantes pages 284 et 285 :

    " Le 14 novenbre .- Ralston, de veille à l'observatoire, a été ébloui par l'apparition d'un brillant météore dans le ciel du S.O; sur une étendue d'une vingtaine de degrés se montrait une trainée de lumière blanche excessivement éclatante et prenant peu à peu une nuance jaune brique. Voyant qu'au bout de trois minutes, le phénomême n'avait pas encore disparu , Ralston appela notre astronome. La bande radieuse s'étendait de l'étoile Lambda du Bélier jusqu'au nord des Hyades, et suivait une trajectoire parallèle à l'horizon.

     Du 14 au 19, l'étonnante perturbation magnétique qui fut générale dans le monde entier, se manifesta à Fort Gonger avec une intensité peut-être plus grande que partout ailleurs, et occasionna de superbes aurores boréales. le 17, la tempête atteignit sont point culminant; la variation de l'aiguille dépassa une amplitude de 19 degrès; pendant neuf heures consécutives une brillante aurore illumina le ciel...
"

    Vous avez bien lu cependant que, pour Greely , il y a une fois au moins qu' une aurore ne fut pas accompagnée de troubles magnétiques, et que d'autres fois, de superbes aurores boréales, en étaient directement la conséquence. Quant à la trace horizontale du météore visible pendant plus de 3 mn ..., c'est aux spécialistes de s'exprimer...

g) Quand Greely exprime son étonnement .

Pages 195 et 196 :

    " Les résultats do ce voyage n'étaient certes point à dédaigner. Il nous avait révélé, à l'intérieur de la Terre Grinnell, des conditions physiques que nous étions bien loin de soupçonner. L'absence de glaciers "producteurs" jetant leurs isbergues à la mer, s'expliquait maintenant par la découverte d'une contrée à surface inégale et anfractueuse, coupée de fiords et de lacs suffisant à drainer, pendant la courte saison polaire, des neigées peu considérables, d'ailleurs. Les vallons, souvent libres de frimas tout l'été, donnent naissance à une végétation relativement luxuriante et qui sert de pâture â de nombreux animaux. Au surplus, la présence de glaciers emplissant les brèches de la chaîne Garfield,annonçait, pourla partie nord de la région, une topographie absolument différente des alentours de nos quartiers et du lac Hazen ... "

    Vous avez bien noté (et nous l'avons déjà évoqué plus haut) que Greely s'interroge déjà à l'époque sur ce qu'il appelle l'absence de glaciers "producteurs", d'où seraient issus les icebergs...

    Comme nous aurions aimé que les observateurs modernes s'inspirent de cette "profonde réflexion" de Greely et qu'ils puissent un jour proche, nous sortir alors une thèse substantielle à ce sujet ? En effet, même si cela concerne l'autre zone polaire sud de la planète, voici ce que nous extrayons de l'émission VoyageSat , passée le Lundi 25 juin 2007 :


    En parlant des icebergs, le narrateur nous dit : " Ces énormes blocs de glaces colossaux tombent depuis d'énormes couches de glaces et certains sont plus gros que l'Angleterre."... Comme vous le voyez, on n'a pas beaucoup avancé depuis 1883. A bon entendeur salut...

    Mais poursuivons voulez vous ! :

Pages 247 et 248

    " La scène était admirable : le ciel se recouvrait de cumulus, très rares dans, les régions arctiques. Le soleil rayait d'ombre et de lumière le fleuve aux eaux murmurantes, le vaste bassin bleu et ses hôtes bruyants. 1es pavots aux fleurs d'or, les saxifrages pourprés attiraient les papillons aux brillantes couleurs. L'atmosphère était, délicieusement chaude, et si, tournant le dos à la cuirasse de cristal du lac Hazen et aux glaciers débordant les brèches des montagnes, nous arrêtions nos regards sur les collines brunes, faiblement teintées de vert olive, on se serait cru aux confins des tropiques, et non à 8 degrés du pôle. Des canards à longue queue menaient grand tapage sur les eaux, des tourne-pierres, des skuas, des sternes voletaient alentour; les talus verdoyaient sous les feuilles des saules nains; çà et la se montraient des touffes de benoîte et de saxifrage ; nous comptâmes jusqu'à, trois espèces de papillons : il y en avait à foison, mais ils étaient si avisés, ils fendaient si vivement les airs, qu'un seul d'entre eux se laissa prendre.

Page 253 :

....La chaleur commençait à nous incommoder beaucoup; le thermometre fixé au baromètre anéroïde, qu'on portait toujours à l'ombre, marquait 28°3; l'autre instrument, quoiquent agité dans l'air pendant sept nuits consécutives, ne desccendit pas au dessous de 22°,8 . Jamais je ne me fusse attendu à une pareille température, que je garantis exacte à un ou deux degrès près.
"

    Nous pouvons aussi noter que Greely était un scientifique botaniste connaissant bien les plantes et les volatiles du coin. En effet, pages 240 et 241, on peut lire :

    "La floraison précoce des plantes de la Terre de Grinnell nous fut en très grande surprise. le 1er Juin le saxifrage pourpré (Saxifrga oppositifiola) entrouvrait ses corolles; trois jours plus tard fleurissaient les chatons du saule (Salix arctica) . Le lendemain, l'oseille (Oxyria reniformis) les suivait à son tour; le 11, le cochléaria (C. fenestrata ) ; le 21, le pavot polaire (Papaver nudicaule) . À cette même date, je trouvai la mousse des rennes (Cladonia rangifeina) au sommet du Pain de Sucre, un des rares endroits du voisinage de Fort Conger où nous l'ayons jamais vue.

    Ce n'est point que 1882 fût une année exceptionnelle, car en 1883, le 6 juin, six espèces différentes étaient en fleurs. En 1872, à Port Grâce-à-Dieu, les boutons du saxifrage s 'ouvirent le 3 juin.

    Voici un relevé des latitudes beaucoup plus hautes ou Nordenskjöld vit les premières fleurs de l'année : Pitlekaj, 67' 05 nord, 187 degrés ouest, 83 Juin 1879, le Cochlearia fenestrata; baie Treurenberg, Spitzberg, 79° 57' nord, 22 juin 1861, le Saxifraya oppositifolia ; la même plante, le 15 juin 1873, à la baie Wahlenburg , Terre du nord-est, 79°46' nord. Au détroit de Cumberland, vers le 67e parallèle nord, Humlein n'a trouvé que quatre plantes en fleurs.

    Le ptarmigan des roches (lagopus rupestris) hiverne à la Terre Grinell. Depuis le mois d'avril, on voyait des harfangs (Nyctea scandiaca), des bruants des neiges (Plectrophanes nivalis) ; un aigle (Haliætus albicilla) s'était montré, et un goëland d'Islande (Larus leucopterus).

    Le 3 Juin, les ravines commencèrent à s'égoutter la baie, et le même jour apparurent des bernaches (Bernicla brenta) accompagnées de leur commensal ordinaire le Skua à longue queue (Stercorarium longicaudatus) . Puis vinrent les bourgmetres (Larus glaucus) , la dovekie ou guillemot noir (Uria grylle), le canut (Tringa canatus), le roi des canards (Somateria spectabilis), le canard à longue queue (Harelda glacialis), le canard eider (Somateria mollissima), la sterne ou hirondelle de mer (Sterna macura), le tourne-pierres (Streinterpres). Je ne me fusse point attendu à trouver si farouches les membres des tribus emplumées qui visitèrent la région. Il fallait à nos chasseurs de grandes précautions et une forte dose de patience pour arriver à portée, encore nombres d'oiseaux tombaient-ils à la mer, ou les courants et les glaces empêchaient souvent de les récupérer.
"

    En page 259, on trouve aussi :"... Nous vîmes cinq oiseaux ; un examen attentif à la lunette nous fit présumer qu'ils appartenaient à la famille des pluviers, leur plumage est gris cendré; ils portent un collier; c'étaient probablement des ægialitis hiaticula. "

     Tous ces noms latins, montrent bien que Greely était un botaniste averti. Mais hélas ce dernier ne nous dit pas où vont ces volatiles en hiver et il est pourtant capital de le savoir évidemment.

    Dans la partie du livre intitulée "Appendices" apparaissent des notes sur l'histoire naturelle au nord du detroit de Smith avec des informations scientifiques précieuses sur les mammifères et les oiseaux du coin et mêmes aussi sur les méduses provenant de l'expédition de la baie Lady Franklin. Pourtant dans le paragraphe IX, le lieutenant A.W. Greely nous dit ceci : " Aucun des de notre mission n'eût été capable de mettre le nom sur plus d'une demi-douzaine de plantes polaires; je ne m'en appliquai pas moins, la seconde année de notre séjour, à recueillir et à desssécher nombres d'échantillonsde la flore arctique. Aussi ai-je pu emporter aux Etats-Unis une soixantaine d'espèces différentes dont plusieurs avaient échappé aux savants naturalistes de l'expédition anglaise. MM. Asa Gray et J. Watson, de l'Université de Havard, et le docteur Vasey, du Ministère de l' Agriculture, ont bien voulu en determiner les noms.

    Greely nous énumère alors 64 noms scientifiques de plantes (dicotylédonées, monocotylédonées, acotylédonnées vasculaires) et 72 noms de mousses et de lichens qui ont été importés aux USA.

    Autrement dit, on pourrait s'interrogee sur les raisons de cette vie grouillante, de la région polaire explorée par Greely.

     Mais ne pourrait-on pas penser que cette abondante végétation est la conséquence, depuis des lustres, des courants atmosphériques circulant sur la région, et venant du Nord (nous, on le suppose et Greely l'ignorait évidemment) et qui, par les ouvertures polaires, ont vehiculé des pollens et des substances végétales minuscules, issus de la vie intérieure de la planète ? Il suffirait pour cela de démontrer que cette végétation de la Terre de Grinnell est absente, à partir d'une certaine limite, vers le sud du Grœnland. Avis aux amateurs...

h) Quand Greely parle d'une journée superbe.

     Dans le chapitre intitulé "le second hiver" , on peut lire pour le 9 Octobre 1883 page 283 :

    "Le 9. - Journée superbe : le ciel est nuancé de ces teintes délicates et indescriptibles particulières au ciel boréal. Un halo solaire très brillant et très beau a persité plusieurs heures. Ces phénomènes admirables sont d'ailleurs beaucoup plus rares que ne le feraient croire certains récits. "

     Or si nous regardons le schéma déjà connu des fidèles d'ARTivision, et que nous empruntons, une fois de plus avec courtoisie, au site :
http://olravet.free.fr/telechargement.html




    Le 9 octobre, autour du 81° de latitude nord, il semblerait que l'on devrait être à la limite de la nuit polaire et de la zone crépusculaire et que par conséquent un halo solaire, très brillant et très beau est plutôt surprenant et hors normes...

    Mais avançons encore plus dans le temps et admirons le panorama surréaliste suivant :

Journal d'Henry : Le 19 noov 1883 . "L'aurore de ce matin était excessivement basse : nous sommes, je crois, les seuls qui puissions nous vanter de nous être trouvés au beau milieu des jeux de la lumière électrique. A onze heures, une banderole brillante parut au N. 10° E., montant en spirale vers le zénith, tandis que l'horizon, au-dessous, baignait dans des lueurs rouge pâle.

    Personne d'entre nous n'oubliera le glorieux spectacle qui, d'une heure après minuit à neuf heures du soir, se déroula dans les cieux. Le matin, à cinq heures, quand notre astronome se rendait à son travail, il ne vit sur le firmament que des taches irrégulières, des lueurs blafardes, incolores, mais, quinze minutes après, en sortant du sombre observatoire, les soudaines clartés qui éblouirent ses yeux l'aveuglèrent pendant quelques secondes. Le ciel tout entier n'était plus qu'une vaste masse de lumière incandescente.

    Il se précipita dans nos quartiers : tous furent debout en un instant: nous nous élançâmes tiers la porte : la magnificence de lit scène nous retint plus de vingt minutes cloués au sol par une température de 57 degrés au-dessous du point de congélalation. Nul écrivain, nul peintre ne saurait la décrire : les mots ou le pinceau ne peuvent donner l'idée de cette richesse de couleurs, de cette intime variété de teintes.

    Des portiques, des arches de toutes les nuances du la flamme, depuis le rose pale jusqu'au cramoisi, du jaune, de la plus délicate des teintes primevère à l'orangé le plus éclatant, tantôt brûlant de feux éblouissants, tantôt répandant des lueurs discrètement voilées, lançaient soudain des millions de barres de lumière rayonnant en demi-cercle vers le zénith. Des banderoles flottantes de toutes les nuances de vert, depuis le « clair de lune » jusqu'à la teinte sombre du feuillage de l'if, mariant doucement les tons lilas et violets à l'azur de la voûte céleste, brillaient quelques secondes et s'éteignaient ensuite pour reparaître bientôt sur d'autres points du firmament.

    Des cercles annulaires se dessinaient dans le nord, rayés d'innombrables stries, parsemés d'ocelles lumineuses de toutes les couleurs se montrant un instant pour s'effacer soudain, tandis que dans le nord-est apparaissaient huit courbes concentriques de 15 à 20° de rayon, les pointes dirigées en arrière, serpentant comme la lettre S . Les courbes intérieures s'allumaient, s'éteignaient, s'allumaient de nouveau; puis le mouvement se transmettait à l'arc extérieur, présentant à nos yeux les variations du kaléidoscope. Parfois on ne voyait plus qu'un immense rideau translucide, dont les plis vibraient de l'horizon au zénith, s'étalant, se reployant, s'élevant, s'abaissant comme les vagues d'une mer en furie; puis toute cette agitation se calmait tout d'un coup; la draperie s'épaississait, et alors voilait les étoiles.

    Pendant ses moments de plus vive intensité, la clarté de l'aurore égalait celle de la pleine lune et ne laissait transparaître que les étoiles de première grandeur. On pouvait distinguer le moindre accident du paysage. La hauteur à laquelle se maintint le phénomène ne devait pas dépasser celle des cumulus; il semblait toucher 1e sol; mais nous n'entendîmes aucun bruit.
"

    Quelle superbe description et elle remonte pourtant à 1883 ! Nous connaissons un certain Paul-Emile Victor qui aurait pu, comme il l'a fait pour Hayes, qualifier ce récit "d' excès de littérature sous-tendu de trop d'épanchements lyriques..."

    Certains commencent actuellement, cependant à se poser des questions pertinentes sur ce phénomêne extraordinaire et c'est ainsi que nous avons eu le grand privilège de recevoir un nouvel article très intéressant de notre amie Mariane B....... qui est, très attentive aux informations concernant notre planète. Article tiré de la très sérieuse revue "Astronomie magazine " n°89 d'Avril 2007 :


    Mais, déjà dès Août 1984, la revue "Ça m'interesse" dans son n° 42 se posait la question de savoir "Quelle est l'origine de ces diaprures somptueuses qui déploient leur impalpable féerie dans les nuits polaires ? Répondre à cette question, pour les physiciens, c'est toucher aux plus intimes secrets de la matière".



    Ces manisfestations magnétiques peuvent-elles vraiment être à l'origine de cette splendeur inimaginable décrite ci-dessus par Greely ? On sait cependant que la planète Vénus, qui n'a pas de champ magnétique, posséde aussi ces aurores polaires. Quant à Mars, il n'a aussi qu'un très faible champ magnétique, et pourtant sa calotte est parfois d'une brillance inouie :


( Voir, pour en savoir plus, notre article :http://www.artivision.fr/docs/Recherchemerlibre.html )


Aux spécialistes donc de trancher s'ils veulent vraiment approfondir la question ...

i) Quand Greely parle d'une banquise incroyable.

    Au Nord du Cap Back, au dessus du 81e parallèle, à 10 milles du Cap Léopold de Buch , Greely parle d'une faille dans la banquise, où il pourrait engager sa chaloupe. Mais lisons ce passage surprenant :

    ".... Le plus léger mouvement de l'isbrède suffirait pour nous permettre d'enfiler une étroite allée d'eau qu'on voyait, dans le sud, s'étendre d'un cap à l'antre.

    Une seconde visite confirme cette espérance : nous partons. Le passage se trouve trop étroit pour la chaloupe, mais la bergue, qui, de la rive, semblait une masse homogène, s'est fendue en deux lors de son échouage. La fissure étroite qui la traverse de part en part, à peine large de 3 mètres 1/2 et longue de plus de 100, est sans doute 1e couloir le plus étrange où jamais embarcation se soit engagée; ses parois perpendiculaires, de glace opaque s'élevaient à 15 ou 16 mètres au dessus de notre flottille.


    Nulle autre fille de glacier ne m'a impressionné comme cette bergue. Un millier d'années, au moins, s'était écoulé avant que les neiges du ciel polaire, s'accumulant flocon par flocon sur les plateaux des terres boréales, eussent atteint le poids et l'épaisseur nécessaires pour se transformer en glace. Plus tard, dans la -uite des siècles, cette glace, descendant vers l'océan, vague géante d'une immense mer de cristal, s'était séparée brusquement du glacier, et les hasards de la navigation l'avaient jetée sur ce rivage. Ses milliers et dix milliers de mètres cubes auraient paru inexpugnables et doués l'une résistance indéfinie; pourtant, la pression et les assauts de glaçons bien petits, bien faibles en comparaison mais impossibles à nombrer, l'avaient fissurée, fendue comme un simple morceau de craie."

    Autrement dit ici, on découvre que Greely s'émerveille devant cette banquise qui, d'après lui, se serait formée par des chutes de neige polaire, durant au moins un millier d'années et banquise qui est devenue à la longue de la glace par accumulation en masse et en épaisseur. Puis c'est la séparation après des siècles du glacier continental (hypothèse déjà vue plus haut et toujours actuelle). Cependant Greely découvre que paradoxalement la pression et les assauts de petits glacons, arrivaient à morceler cette banquise énorme, comme si l'on tapait sur un simple morceau de craie. A vous de juger, une fois de plus, cette incongruité.

    Mais revoyons l'image précédente. Ne nous rappelle-t-elle pas certains propos ?

    Reprenons en effet ici ces mots significatifs du livre "The Smoky God" de l'écrivain nord-américain Willis George Emerson. Cet ouvrage, on le sait est paru en 1908, et c'est l'histoire incroyable d'un certain Olaf Jansen qui fut interné dans un asile de fous, vingt-huit ans, après avoir naïvement conté son aventure à un parent félon.

    "Pendant les quelques premiers jours, nous avions une mer libre et un vent favorable et ensuite nous avons rencontré beaucoup de glace et beaucoup d'icebergs. Un navire aussi large que notre petit sloop de pêche ne pouvait pas probablement trouvé sa route parmi le labyrinthe d'icebergs ou se serrer dans les canaux à peine ouverts. Ces montagnes d'icebergs se présentaient en une succession infinie de palais de cristal, de cathédrales massives et des chaînes de montagnes fantastiques, sinistres et pareilles à des sentinelles, immobiles comme quelques falaises imposantes en roche solidifiée, se dressant silencieux comme un sphinx, et résistant aux vagues agitées d'une mer mouvementée.

..... Sur la côte-Est, il y avait de nombreux icebergs, bien que l'on soit ici dans une eau libre. Loin vers l'ouest, cependant, on voyait des blocs de glace et toujours plus au loin, vers l'ouest apparaissaient en forme de chaînes de basses collines de glaces. Devant nous et directement au nord, s'étendait une mer libre.

......Un courant fort se dirigeant le nord par le nord-est semblait nous transporter. Loin à droite et à gauche de nous s'étallaient des icebergs, mais notre petit sloop a dû longer d'étroits passages et des couloirs si fins en certains endroits, que si notre embarcation n'avait pas été de forme réduite, nous n'aurions jamais pu nous en sortir.
"

    Pour en découvrir plus, voir : http://www.artivision.fr/docs/SmokyGod.html

B) Du côté de l'archéologue J. Louis Giddings.

    Lors de notre dernier passage à Paris en Mai 2007, nous avons eu le benéfice de tomber à la Libraire de l'Avenue 31 Rue de Lecuyer, Porte de Saint-Ouen, sur l'ouvrage d'un certain archéologue des régions polaires :


    Cet ouvrage est paru aux USA sous le titre "Ancient Men Of The Arctic" by J. Louis Giddings. publié en Juillet 1967 avec photographies , schémas de gravures et cartes, avec 391 pages et publié chez Alfred A Knopf.

a) De l'origine des esquimaux et de la raison du peuplement des zones arctiques

    En feuilletant cet ouvrage dans la librairie, nous avions remarqué, qu'il s'y trouvait un chapitre parlant de "L'énigme de Esquimaux" , et c'est essentiellement cela, qui nous a déterminé à faire l'acquisition de cet ouvrage.

    Voyons donc ce que l'on nous dit en 1973 dans la préface de cet ouvrage, préface écrite par Jean Malaurie anthropogéographe, explorateur spécialiste des régions arctiques et administrateur chez Fayard de la collection "Civilisations du Nord".

    Voila donc en partie ce qui concerne l'origine de cet étrange peuple des esquimaux:

    "L'Arctique pour le lecteur français, ce sont.., les Esquimaux. Les Esquimaux, toujours les Esquimaux. Pour les premiers chercheurs aussi. Et c'est très tard que l'on a saisi l'unité culturelle de cette civilisation originale qui se déploie sur un front de 15 000 kilomètres, de la Sibérie au Groenland. Civilisation surprenante à des latitudes où toute vie est un défi, et qui confond, par son unité et son ampleur. C'est l'espace civilisationnel le plus vaste du monde après celui occupé par les Arabes. Et l'on comprend qu'elle ait retenu la première attention des ethnologues, bien que leur effort de description et d'analyse ait souvent absorbé ceux-ci au point qu'ils en ont oublié le sens profond.

    D'où viennent-ils et pourquoi cette montée des hommes vers le pont ou le détroit de Béring ? Les traits mongoloides des Esquimaux ont conduit les premiers observateurs à conclure hâtivement (dès le XVIIIe siècle), qu'il s'agissait de peuples du nord de l'Asie - Toungouzes ou Chinois - repoussés par des tribus hostiles vers le Nord-Est sibérien, puis vers les steppes glacées américaines - les futures prairies - non occupées encore par les Indiens. Vicissitudes de l'histoire? C'est vite dit. La théorie darwinienne a rendu compte des différenciations évidentes, de l'ouest à l'est, de la toundra à la forêt, sur lesquelles une recherche plus attentive a mis depuis l'accent. On s'est alors attaché - sous l'égide de spécialistes danois, particulièrement avancés dans la connaissance du peuple groenlandais - à classer, par ordre de complexité, les éléments clés ou jugés comme tels, dans chaque groupe. D'un point de vue technologique, le Danois Rink a ainsi conclu que les Esquimaux, venus à une date indéterminée de la forêt avaient appris peu à peu à vivre en dehors de celle-ci. Avec l'Autrichien Boas, le champ s'est encore élargi : il paraissait difficile au grand anthropogéographe devenu américain, d'isoler les Esquimaux du contexte indien. C'est à l'échelle nord-américaine et en portant particulièrement son regard sur la façade nord Pacifique, que la vraie signification des différentes cultures qui composent la complexe civilisation esquimaude peut être, selon lui, dégagée. Et c'est à Boas encore que l'on doit d'avoir fait ressortir que la parenté entre les sociétés sibérienne et indienne de la Colombie britannique est plus étroite qu'entre chacun de ces deux groupes et les Esquimaux. Les travaux ethnologiques poursuivis entre les deux guerres et depuis ont précisé, çà et là, les différences et les analogies ; ils n'ont pas cependant altéré la thèse générale selon laquelle "les peuples hyperboréens nord-américains, venus de l'Asie orientale, se sont répandus à partir d'un fonds paléo-indien progressivement adapté à un espace froid, l'unité de culture n'étant acquise, sur les littoraux, qu'à la faveur des migrations tardives de peuples behringiens aux fortes empreintes nord-japonaises".

    Jusqu'alors, les efforts visaient donc à souligner le caractère toujours plus extensif des sociétés boréales. Avec une connaissance plus fine des ethnographies, croissait dans le même temps le nombre des énigmes: le Dorset à formes paléo-indiennes, les Eschato-Esquimaux de l'Arctique central, etc. Et du même coup, Giddings démontrait le caractère tardif de la civilisation esquimaude, celle-ci, se trouvant dès lors, curieusement dépouillée d'assises, dépourvue, pour ainsi dire, d'une véritable préhistoire.
"

    Mais un peu plus haut dans cette préface, on trouve aussi une raison concernant le peuplement des zones arctiques :

    "...Pourquoi cette poussée, cette obstination vers le Nord? Parce qu'aux interstadiaires, c'est-à-dire aux périodes relativement tempérées des zones arctiques, les steppes, libres des glaciers, sont d'immenses prairies verdoyantes parcourues par un abondant gibier. Dans les forêts subtropicales ou tempérées, la chasse est malaisée et peu productive. Le chasseur en est réduit à traquer des bêtes isolées qu'il poursuit à l'arc. Les immenses toundras sont, elles, parcourues par des troupeaux de milliers de têtes : rennes et boeufs musqués paissent par millions pour les premiers, par milliers pour les seconds dans ces grandes steppes gelées. Le chasseur peut par ruse en forcer quelques-uns à se jeter dans les lacs ou à se précipiter sur le bord des falaises abruptes; presque sans coup férir, ils y sont massacrés. Les forêts de sapins, d'aulnes et de bouleaux des franges subarctiques sont en effet des réserves de lichens et d'herbacées inépuisables pour les grands mammifères continentaux. Et les rivières et les lacs sont en outre et jusqu'à l'océan Glacial d'une exceptionnelle richesse en salmonidés, particulièrement lors du frai saisonnier. Première image : la toundra, un entrepôt de viande et de poisson. I1 est plus : les mers de Béring et des Tchouktchis offrent, sur leurs rives, des refuges pour les chasseurs continentaux, lorsque l'écologie, reflet des changements de climat, devient contraire à la vie animale. Et les eaux plus homéothermes que les continents, en raison de leur volant thermique, sauvent les sociétés de chasseurs dans les périodes de refroidissement. Effet du brassage constant des eaux froides du pôle et des eaux chaudes du Pacifique (brassage favorisant la concentration des composés nitrogènes), le riche plancton de ces mers est attesté par les concentrations baleinières. Dans l'Arctique, au Quaternaire récent, l'espace marin libre de glace, l'été, a pu être plus étendu que de nos jours. Les premières hypothèses à cet égard sont en cours de révision. Aux interglaciaires, on peut ainsi, pour des raisons paléogéologiques et paléozoologiques, supposer que l'océan Arctique était partiellement libre de glace, notamment sur sa rive nord-est sibérienne et nord-ouest américaine. On en devine les conséquences anthropologiques. Des fouilles - notamment sous-marines, les sites étant submergés - pourraient réserver de grandes surprises, reculant de plusieurs millénaires le temps d'occupation sur les littoraux du détroit de Béring et des mers polaires immédiatement adjacentes. On sait, d'ores et déjà, que des civilisations boréales importantes se sont développées au Paléolithique supérieur sur les deux façades de la mer de Béring. Sur les bords des mers des Tchouktchis et de Beaufort, beaucoup peut être attendu. Les littoraux du nord-est de l'Asie, du Japon à la mer des Tchouktchi ont été le théâtre en vérité d'une histoire - inconnue en France - qui a pu être égale en importance à celle des peuples méditerranéens. Une vaste société maritime s'y est épanouie sous le signe d'une vie intense de relations maritimes. Les techniques, l'expression artistique, le chants, les danses, les coutumes guerrières, tout atteste l'unité culturelle de ces divers foyers. "

    Autrement dit, les régions arctiques actuellement si réfrigérantes ont été peuplées autrefois, quand la température était plus tempérée, parce qu'elles regorgeaient de nourriture.

     Mais il serait peut-être utile de juxtaposer ici, un extrait du livre extraordinaire de Raymond Bernard "la Terre creuse", en la teneur du paragraphe intitulé :

" Des migrations étranges" :

     Les explorateurs polaires font mention de l'existence dans l'extrême Nord non seulement d'une faune animale, mais aussi d'une flore. Beaucoup d'animaux, comme le bœuf musqué, émigrent vers le nord en hiver. Pourquoi le feraient-ils si leur instinct ne leur indiquait pas qu'il y a par là-bas une terre plus chaude ? A maintes reprises, les explorateurs ont observé des ours se dirigeant vers le nord, dans une région où apparemment ils ne pouvaient trouver aucune nourriture... à moins que le " trou " polaire ne leur permît d'atteindre une contrée plus clémente ?

     On vit aussi des renards au-delà au 80° parallèle, et ces renards paraissaient manifestement bien nourris et montaient toujours plus haut vers le nord. Les explorateurs arctiques s'accordent tous sans exception pour affirmer que, bizarrement, plus on va vers le nord, au-dessus d'une certaine latitude, plus il fait chaud. Comme si un vent venu du nord réchauffait tout à coup la température. Dans ces hautes latitudes, on a même trouvé des papillons et des abeilles, ainsi que des variétés inconnues de fleurs. On a vu, venant du nord et y retournant, des oiseaux ressemblant à la bécassine, mais n'appartenant à aucune espèce connue. Des tribus d'Esquimaux, ayant émigré vers le nord, ont laissé des traces claires de leur passage. Les Esquimaux du Sud parlent de ces tribus qui vivent dans l'extrême Nord, et ils imaginent un pays merveilleux, patrie de leurs ancêtres. La légende scandinave d'une terre merveilleuse située à l'extrême limite septentrionale du monde connu est intéressante. Cette terre, appelée " Ultima Thulé ", et qu'on a confondue avec le Groenland, ressemble fort à celle qu'a survolée l'amiral Byrd des centaines de siècles plus tard. Bref, tous ces faits inexplicables, ces migrations étranges, sont autant de preuves qui viennent confirmer l'hypothèse que nous développons dans cet ouvrage.
"

     Mais il y a mieux plus loin :

Chapitre VI

L'ORIGINE DES ESQUIMAUX


     ">William F. Warren, dans son livre intitulé : "Le Paradis retrouvé, ou le berceau de la race humaine", développe une thèse passionnante. La race humaine aurait pris naissance sur un continent tropical situé dans l'Arctique, la fameuse Hyperborée des anciens Grecs. Une terre éblouissante de soleil dont les habitants étaient des dieux qui vivaient des milliers d'années sans jamais vieillir.

     Les anciens écrits de la Chine, de l'Égypte, de l'Inde, et aussi les légendes des Esquimaux, parlent d'une grande ouverture dans le nord et d'une race vivant sous la croûte terrestre dont les ancêtres étaient originaires de cette terre paradisiaque. (A ce propos, est-ce que le Père Noël ne pourrait pas représenter le souvenir déformé d'un bienfaiteur de l'humanité qui vint sur la Terre à travers l'ouverture polaire - peut-être à bord d'une soucoupe volante, symbolisée par un traîneau aérien traîné par des rennes ?)

     Un royaume radieux au-delà du septentrion.

     La plupart des écrivains qui se sont intéressés à ce sujet ont émis l'idée que l'intérieur du globe était habité par une race de petits hommes à la peau brune, et que les Esquimaux, dont le type de race ne ressemble à aucun autre, provenaient de ce Monde souterrain. Quand on demande aux Esquimaux d'où venaient leurs ancêtres, ils pointent un index dans la direction du nord. Leurs légendes évoquent une terre merveilleuse inondée de lumière. Là il n'y a jamais d'obscurité. Là règne un climat tempéré. Les lacs n'y sont jamais gelés, des hordes d'animaux errent dans les broussailles, des oiseaux de toutes les couleurs sillonnent le ciel. C'est une terre d'éternelle jeunesse où les gens vivent des milliers d'années dans la paix et le bonheur.

     Il y a aussi l'histoire de ce roi anglais, Herla, que les Skraelings (les Esquimaux) emmenèrent sous terre dans un pays enchanteur. Il y a encore cette légende irlandaise d'un royaume radieux au-delà du septentrion. Le même sans doute qu'évoquent les légendes scandinaves sous le nom d'Ultima Thulé.

     A propos de l'origine des Esquimaux, Gardner écrit " Les premiers Norvégiens considérèrent ces petits hommes bruns comme des êtres surnaturels. Ne prétendaient-ils pas que leurs ancêtres venaient d'un pays enchanteur situé très loin dans l'extrême Nord ? Or les Norvégiens, pour qui les régions polaires étaient le bout du monde, ne pouvaient croire à l'existence d'un tel pays. Ils en conclurent que les Esquimaux étaient des créatures d'un autre monde, qu'ils sortaient de l'intérieur de la Terre, séjour supposé des gnomes et des fées. "

     Voici ce que dit d'ailleurs Nansen, et cela vient confirmer l'opinion de Gardner " J'ai déjà souligné que le nom nordique " Skraeling " pour Esquimau doit avoir été employé à l'origine pour désigner des fées ou des créatures mythiques. Cela laisserait supposer que lorsque les Islandais rencontrèrent pour la première fois des Esquimaux dans le Groenland, ils les considérèrent comme des êtres surnaturels et les appelèrent des " trolls ". Cette idée a persisté plus ou moins jusqu'à nos jours ".

     Nansen poursuit en nous racontant que ces Skraelings, ou Esquimaux, lorsqu'ils étaient mentionnés dans des ouvrages latins, étaient désignés sous le vocable de " Pygmaei " (Pygmées), définis comme des " êtres sous-développés, de très petite taille, et d'un aspect surnaturel ". Au Moyen Age, on pensait qu'ils habitaient Thulé, terre ultime d'au-delà du nord. Cette croyance en un royaume radieux situé très loin dans le nord, habité par un peuple étrange, était très répandue. Saint Augustin en parla, et plus tard Isidore, et à leur suite toute l'Europe médiévale eut connaissance de ces "Pygmées" qui vivaient fabuleusement aux frontières ultimes du monde connu. Ils viennent de l'intérieur de la Terre.

     Beaucoup de légendes anciennes narrent les aventures de gens qui ont pénétré à l'intérieur de la Terre, et qui ont trouvé là un monde extraordinaire où ils ont vécu pendant de longues périodes avant de remonter à la surface.

     Nansen cite un écrivain du XIIIe siècle, selon lequel les Esquimaux, à cette époque, étaient regardés comme un peuple surnaturel, petit de taille, et de ce fait différent par son origine des autres peuples de la Terre. "

     Arrêtons-voulez-vous cette transcription du chapitre en question, pour éviter de subir les foudres de l'Editeur, et que celui qui, en plus, sait lire entre les lignes de tout cela, en tire l'enseignement et les interrogations qui s'imposent.

     Article mis en page le 26/06/2007, puis revu le 28/06/07 , puis le 29/06/07, puis le 02/07/07, puis le 3/07/07, puis le 15/07/07, puis le 05/08/07, puis le 7/08/07, puis le 5/10/07, puis le 4/01/08, puis le 23/06/08, puis le 14/10/2011 , puis le 24/08/2012.

IDYLLE Fred

fred.idylle@orange.fr

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