Lucien Barnier,
journaliste et écrivain scientifique bien connu est décédé dans la nuit de Samedi
3 à Dimanche 4 Février
1979 à l'âge de 60 ans, des suites d'un cancer, à son domicile parisien.
Licencié es.lettres, il avait collaboré en 1943 à
Radio France à Alger puis, l'année suivante, après avoir été chargé de presse au Cabinet du Commissaire de la République à Marseille, il fondait à la
Radiodiffusion Télévision Française à Paris les émissions de la jeunesse. Depuis 1960, Il était rédacteur en chef de l'Agence de Presse
"Science Service" qu'il avait fondée.
Collaborateur scientifique
des grands journaux français et de journaux
belges et suisses, il avait été de 1957 à 1970 responsable sur les ondes de
Radio Luxembourg des émissions scientifiques techniques et médicales. A partir de 1970, il devenait le spécialiste de ces mêmes questions à l'O. R .T.F. puis collaborait régulièrement à
FR3 tout
comme à
France-Inter,
France Culture et
Radio-France.
Du
côté de l'extraordinaire Hommage à
Lucien Barnier
De
la revue Nostra
n° 239 du 3 Novembre 1976
Les
nouvelles relation s entre l'espace et le Temps
S'il y a formidable bric-à-brac, casse-tête, quelque part dans l'univers,
c'est bien dans le ciel qu'il faut le
chercher. On a là toutes sortes d'étoiles, de planètes, de galaxies, qui sont à la fois très semblables et fort différentes.
On braque un télescope, et une étoile
"originale" surgit elle est rouge, ou bien jaune, ou même blanc-bleu. Elle est très stable, ou au contraire manifeste des tendances à exploser de temps à
autre.
Toute
cette agitation, ces singularités
sont connues depuis longtemps. Elles n'étonnent plus guère les
spécialistes de l'Univers. On ne saurait en dire autant de
certaines remises en question : limitation
de l'Univers, relations nouvelles entre l'espace et le temps,
rapports scandaleux entre la matière et le mouvement.
Un
exemple: Il était naguère encore à peu près évident
que notre Univers, tel que nous l'observons avec les différents
appareils astronomiques, est en expansion. Cela veut dire que
tout semble se passer comme si les galaxies, ou amas d'étoiles
n'avaient rien de plus pressé que de se fuir réciproquement.
Les
galaxies les plus lointaines sont celles qui paraissent s'enfuir
le plus vite. Ce qui a fait dire que tout ce mouvement avait l'air
de la fuite des automobiles un instant bloquées par un feu
rouge, en un même paquet.
Mais, de
récents travaux français laissent croire que, finalement, la
fameuse fuite de l'univers en expansion est vraisemblablement
une illusion. Selon cette nouvelle théorie, qui
est notamment soutenue par l'équipe de l'académicien
de Broglie, il y aurait de grandes chances que tout
l'édifice céleste soit à peu près immuable.
Pas de fuite des galaxies
Pas
de fuite des galaxies, pas d'explosion originelle qui aurait
fait voler en éclat un amas fantastique de matière pas de
comparaison de l'univers avec un ballon de baudruche toujours
davantage gonflé.
Mais une
sphère, ou tout autre volume, qui serait rigide et stable. Et
en dehors de ce volume qu'y a-t-il ? Nous voilà donc encore une
fois avec cette vieille question, et obligés d'imaginer le vide
le précipice sans fin, autour de notre univers. une vision, et
une conception qui ne s'accommode pas
du tout avec nos exigences mentales.
Comment
cet univers tient-il en équilibre dans ce vide qui, lui, doit
être alors infini? Et comment s'installe toute la gamme de phénomènes
que nous surprenons de temps à autre? Des phénomènes qui répètent
en vraie grandeur toutes nos pauvres petites expériences de
laboratoire, ou même nos humbles cuisines industrielles.
La matière
en fusion, des métaux transformés en gaz, en plasma, des
atomes qui s'écrasent les uns sur les autres et forment une
matière hyperdense, tellement dense qu'une simple cuillerée à
café de cette matière pèserait sur la Terre des centaines de
millions de tonnes.
A
cause de ces singularités,
toute une nouvelle géométrie, une nouvelle chimie, une
nouvelle physique, coexistent parallèlement à notre géométrie,
notre chimie, notre physique. Mais les phénomènes
prennent des aspects et des valeurs tout à fait étranges. La
ligne droite n'est plus imaginable, car la lumière elle-même
est courbée par ces champs de gravité hyper-gigantesques. Tout
devient courbe.
Le temps
lui-même est influencé par ces anomalies de champs de gravité
que constituent les "Trous
noirs". Dans le proche environnement d'un "trou
noir", les
grains de lumière, ou photons, sont accélérés, et dépassent
peut-être la vitesse de la lumière, qu'Einstein croyait constante,
dans quelque système de l'univers que ce soit. Et cela nous
vaut l'incompréhensible anomalie d'un temps comprimé, parce
que les événements se trouvent accélérés.
Pour
deux observateurs situés différemment : l'un sur un corps céleste
semblable à l'une des planètes solaires, l'autre sur une planète
appartenant à un système de "trou noir", la durée
d'un même événement ne sera pas identique.
Établir une
relation serrée
Le temps
cesse donc d'être lui aussi une constante. Il
se comprime ou se dilate, au gré des
interactions qui jouent dans l'espace. Déjà les grandes
distances astronomiques avaient obligé à établir une relation
serrée entre l'espace et le temps; au point que ces distances
astronomiques sont exprimées en années de lumière, c'est-àdire
en valeurs de temps. L'année de lumière correspond au temps
que met la lumière pour parcourir 10000 milliards de kilomètres.
Cette
chaîne d'arpenteur cosmique est d'une stupéfiante élasticité,
car l'espace-temps n'a pas du tout les mêmes valeurs, selon
qu'on se trouve dans le système solaire, au cœur
de notre propre galaxie, à proximité d'un trou noir, ou au
sein de ce trou noir.
Le temps
relativiste d'Einstein a été souvent exprimé par le voyageur
de Langevin; ce voyageur s'embarque à bord d'un vaisseau qui se
déplace à une vitesse proche de la lumière. Lorsqu'il revient
sur la Terre, il a passé seulement un an à l'intérieur de son
vaisseau, mais les hommes d'ici-bas qui sont restés sur la
Terre, eux, ont vu s'écouler un long siècle. Le temps n'a donc
pas la même valeur, la même durée, pour quiconque se déplace
à de très grandes vitesses, et pour ceux qui restent dans une
quasi-immobilité.
De récentes
recherches permettent de concevoir la production de particules
cosmiques qui relieraient entre elles les trois sortes de
valeurs :
espace, temps
et gravité. La matière et l'énergie ne
se comprendraient finalement qu'en faisant intervenir ces trois
éléments fondamentaux de l'univers. La matière ne serait donc
pas l'élément de base, sur quoi se fondent ses partisans, les
"matérialistes". Une affaire à suivre,
car elle bouleverse l'idée de la
vie, de l'univers, de
l'infini, de la
création, et de Dieu.
Lucien
BARNIER
Note du Webmater
: Cet article a été écrit, comme vous l'avez vu, en 1976 et depuis les choses
ont encore grandement évolué . Et en voici la preuve constituée par
cette belle image que nous extrayons d'un article surprenant de
Mme Sylvie Rouat de la revue "Sciences
et Avenir"
n° 664 de Juin 2002 :
Évidemment
nous ne pouvons entrer ici dans le détail de cet article et
nous invitons les passionnés qui veulent en savoir plus,
de retrouver la revue en question dans les meilleurs
kiosques pendant qu'il est encore
(et
c'est bien le moment de le dire)
temps.
Article mis en page le le 01/07/02, puis revu le 02/07/02, puis le 03/06/05, puis le 25/07/08.
IDYLLE
Fred
Pour tout contact : fred.idylle@orange.fr
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