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Les
enfants de nulle part.
I Introduction
L'histoire étrange
qui va suivre, qui se rapproche de celle tout
aussi insolite qui concerne le "Voyageur du Passé" (voir notre page
répertoire) est
tirée principalement des deux ouvrages suivants:
"Les extra-Terrestres dans l' Histoire" de Jacques Bergier aux Editions J'ai lu en 1970 n° A250 dans la prestigieuse collection: "l'Aventure
Mystérieuse du cosmos et des civilisations
disparues",
et "Archéologie Spatiale" de Peter Kolosimo aux Editions Albin Michel en Mars 1971 dans la collection non
moins prestigieuse : les chemins de
l'impossible .
II Genèse de l'affaire
Mr Kolosimo nous raconte que les légendes
irlandaises sont pleines de créatures à la peau verte. Est-ce un hasard ? Une fantaisie due
au fait que cette pigmentation n'existe pas chez
les humains ? Cela se pourrait.
Pourtant résumons
ce qu' a écrit Mr John Macklin dans un article publié par
l'hebdomadaire Grit , en
Décembre1966 :
Un après-midi du
mois d'août
1887, deux
enfants sortirent d'une grotte située aux
alentours du village de Banjos en Espagne. Ils marchaient en se tenant par la
main et traversèrent un champ où des paysans
étaient en train de moissonner.
"Il y a environ
quatre-vingts ans,
nous raconte l'hebdomadaire que cette affaire a
eu lieu, mais il y a encore des gens qui se
souviennent de ce jour..."
Il y eut, bien
entendu, des exagérations, des amplifications,
mais les faits à la base de cette étrange
événenent semblent exacts :Les deux enfants
sont sortis de la grotte, ils avaient l'air craintif et ils parlaient un langage
incompréhensible.
Leurs vêtements étaient faits d'un tissu inconnu et leur peau était verte.
C'est une histoire
bizarre, absurde, sans explications, qui pourrait
tout au plus rappeler à la mémoire les recherches faites
sur la quatrième dimension, sur un monde existant à côté du
nôtre, un monde de phantasmes dont les enfants
se seraient échappés.
Dans ce sens,
déclare l'article de Grit : "on pourrait donner
quelque crédit à ceux qui dirent que les
enfants furent apportés par un typhon spatial. Ridicule ? Si
vous voulez. Mais c'est la seule hypothèse
qui fournit une réponse acceptable à
l'apparition de ces deux enfants verts."
Un prêtre vint de
Barcelone pour enquêter sur l'événement. Il
vit les enfants, il écouta les témoins et
quelques temps après il écrivit: "J'ai été si
frappé de ce que j'ai entendu que je suis
obligé d'accepter le fait bien que je sois
incapable de le comprendre et de l'expliquer en
ne faisant appel qu'à mon intelligence."
Les moissonneurs
étaient en train de se reposer après leur
repas, quand le petit couple apparut à l'entrée
de la grotte. N'en croyant pas leurs yeux, les
paysans se précipitèrent vers les enfants qui,
épouvantés, se mirent à courir pour leur
échapper. Après les avoir attrapés, ils les
conduisirent chez Mr Ricardo Da Calno, un magistrat qui était le plus gros
propriétaire du pays.
Mr Da Calno prit la
main de la petite fille, la frotta
énergiquement, mais la couleur verte ne disparut pas. Les enfants refusèrent de manger ce
qu'on leur proposait mais ils touchèrent avec
leurs doigts le pain et les fruits en paraissant
très intrigués.
Le magistrat
remarqua que les traits de leur visage étaient
réguliers et assez semblables à ceux des peuplades nègres. Leurs yeux étaient taillés en amande
et très enfoncés dans les orbites.
Les enfants
demeurèrent six jours chez Mr Da Calno, mais ils ne mangèrent rien et
s'affaiblirent. On ne trouvait pas d'aliment qui
leur convînt. Un jour, on leur apporta des haricots et ils se
jetèrent dessus avidement. Ils ne touchèrent jamais à autre
chose comme nourriture.
Ce jeûne avait
tellement affaibli le garçon qu'il mourut un mois
après sa sortie de la grotte. La fille elle, grandit normalement et devint domestique chez Mr Da Calno. Sa couleur verte
diminua d'intensité et plus personne ne fit
attention à elle. Elle finit par apprendre
quelques mots d'espagnol et elle put donner de
vagues explications sur elle-même : Le mystère
n'en fut pas éclairci pour autant.
Elle déclara
quelle venait d'un endroit où il n'avait pas de
soleil et où il ne faisait ni jour
ni nuit donc où il y
avait on suppose, un crépuscule permanent.Elle dit: "Il y a un pays
éclairé pas loin de nous mais nous sommes
séparés de lui par un fleuve très large." Lorsqu'on lui
demanda comment elle était arrivée ici, elle
répondit: "Il y a eu un grand
bruit. Nous avons été pris dans un tourbillon
et nous nous sommes trouvés dans la grotte près
du le champ de blé."
Elle vécut pendant cinq ans et fut enterrée à côté de son
frère.
L'histoire prend
fin là. C'est donc bien une étrange histoire.
S'agit-il d'une fable, d'une légende transmise
de génération en génération ?
Des documents relatifs à ce cas rapporté existent et ils sont
joints aux déclarations
faîtes sous la foi du serment par les témoins qui virent,
toucbèrent, interrogèrent les enfants qui
sortirent, en se tenant par la main, d'une
caverne très profonde.
III Conclusion
Voilà donc, si
tout cela est authentique, encore un fait dit
maudit que l'on ne
retrouve d'après Jacques Bergier que dans des receuils
obscurs établis par
des collectionneurs du bizarre.
Il nous explique
aussi que de multiples hypothèses ont été
élaborées pour tenter
de donner une explication à l'apparition
surprenantes de ces enfants verts :
- A
l'époque, on a cru par exemple, que ces enfants étaient atteints
d'une maladie comme celle qui touche les enfants
bleus, mais qu'ils
avaient été les sujets d'expériences de
quelque Dr
Folamour qui avait dû
ensuite les abandonner dans une grotte.
- On pensa
aussi qu'ils venaient de la planète Mars que l'on croyait à l'époque habitée, et que c'était le faible éclairage
solaire de cette planète qui leur aurait donné cette pigmentation
verte. Mais on ne
comprenait pas comment une tempête ou un typhon
naissant sur Mars aurait pu les projeter vivants
sur la Terre.
-Venaient-ils
alors vraiment d'un univers parallèle comme le
suggère notre article sur la question ? (Voir alors
l'article : http://perso.wanadoo.fr/artivision
/docs/unipara.html ). Qui le saura jamais ?
-Venaient-ils
peut-être d'un
monde souterrain où
vivrait une
civilisation inconnue qui
se serait développée depuis des siècles dans
la planète Terre qui serait creuse à
l'intèrieur ? Ce dernier thème qui a de nos
jours de nombreux supporters dont le Dr américain Raymond
Bernard auteur de
l'ouvrage intitulé "La Terre Creuse" publié également
chez Albin
Michel de 1971,
mais cependant chose bizarre, très difficile à
trouver chez les bouquinistes. Nous en reparlerons. Notons aussi, la
surprenante page 194 du livre aussi très rare à
trouver d'Howard
Menger: "Mes amis les hommes
de L'Espace" chez Dervy Juillet 1965,
page que
vous pouvez cependant retrouver dans le livre
plus récent
d'Anne
Meurois-Givaudan: "Celui qui
vient"Tome 2 : les Dossiers sur le
Gouvernement Mondial Edition Amrita, Octobre 1998 pages
52 et 53.
Ps.
Une petite citation de circonstance:"Vous recevez des
signes - des signes
irréfutables, évidents -
et vous les ignorez ou vous les écartez, croyant
que votre esprit vous joue des tours... Mais ...cela appartient à
un autre domaine. Et vous n'y êtes
pas ouverts; vous n'êtes pas prêts. Mais ne
vous inquiétez pas. Lorsque le
dissiple est prêt, le maître apparaît."
(D'après
le C.A.D. nº3 aux Editions
ARIANE.1999)
PS en date
du 01/09/02
Un
aimable internaute a bien voulu nous transmettre
deux sites anglais qui nous parlent avec force
détails de ces enfants de nulle part et on nous
dit même qu'un cas analogue est arrivé au 12
ème siècle (année non mentionnée) au village de Wolfpittes
(près
d'une petite ville nommée Bury St Edmund) en Angleterre et ceci a
été raconté dans de nombreux parchemins de
l'époque et aussi récemment dans le Flying
Saucers uncensored dans un article de
Harold T. Wilkins ( Citadel Press, New York 1955 pp
97-98).
From:
cefyl
To: fred.idylle@wanadoo.fr
Sent:
Sunday, August 25, 2002 2:13 PM
Subject:
à propos des enfants de nulle part
Voici les sites dont il
s'agit:
http://www.xproject.net/archives/paranormal/greenchildren.html
http://www.tje.net/para/wots/9807/98_07_13_01.htm
Nous
invitons donc les puristes qui comprennent bien
l'anglais à se reporter à ces deux sites pour
en savoir plus.
Prolongement spécifique très remarquable en date du 09/11/06.
En fouillant dans nos archives pour trouver tout autre chose nous somme tombé ce matin du 09/11 sur un texte d'une telle intensité que nous avons regretté de l'avoir oublié dans la montagne d'information que nous imprimons régulirement. Avec une chance inouie (car par suite d'un blocage de notre disque durs nous avons perdu de nombreuses missives non sauvées sur dvd) nous avons pu retrouver la missive de l'internaute qui nous avait envoyé ce document. Soulignons donc aujourd'hui notre joie d'avoir retrouver ce super texte et nos missives respectives:
----- Original Message -----
From: Dominique S..............
To: Fred Idylle
Sent: Monday, May 03, 2004 1:46 PM
Subject: Au sujet des enfants de nulle part
Cher Monsieur,
J'ai découvert il y a peu votre très intéressant site et j'ai déjà fait mon miel d'un certain nombre des articles que vous y avez mis en ligne, notamment ceux consacrés à la Terre Creuse. Théorie que j'avais, comme vous, découvert dans les années 70. Ce qui vous a fasciné adolescent ne vous quitte plus à l'âge adulte...
Comme toujours avec le "hasard", les vissicitudes de la vie, d'autres centres d'intérêt, d'autres recherches n'avaient éloigné de "la terre au-delà du pôle"... pour m'y ramener insidieusement par des chemins de traverse...
C'est donc avec plaisir que je me suis replongé, grâce à vous, dans l'histoire des enfants de nulle part, non plus avec des yeux neufs et naïfs d'adolescent, mais avec un regard plus pénétrant d'homme mûr. Je me permet de vous joindre à ce mail quelques réflexions et quelques découvertes personnelles sur le sujet ainsi qu'une contribution à ce thème sous la forme de l'exposition et de l'analyse d'un texte du Moyen-Age consacré à un voyage dans les mondes souterrains.
En espérant que, comme moi, vous trouviez quelque intérêt à ce texte je vous en souhaite une bonne lecture.
Veuillez agréer, Cher Monsieur, mes salutations les meilleures.
Dominique S.........
Et voici des extraits de notre réponse à cet aimable internaute:
----- Original Message -----
From:Fred Idylle
to : Dominique S..............
Sent: Friday May 07, 2004 22:25
Subject:Re: Au sujet des enfants de nulle part
Bien cher Dominique
Plus de Monsieur entre "chercheurs initiés" voulez-vous! Ce n'est qu'aujourd'hui
que j'ai pu lire votre texte si bien structuré sur les enfants de nulle part et
je m'incline avec la plus grande référence devant votre analyse si
fouillée, à la manière d'un vrai Sherlok Holmes de cette affaire. J'aimerais en
effet suivre votre exemple sur bien des sujets qui réclament un
pragmatisme aussi rigoureux. ARTivision
étant sans cesse en évolution je crois que je vais retirer
cet article sur les enfants de nulle
part vu en effet le manque flagrand de sources l'appuyant à
moins au miracle qu'entre temps un historien ayant une optique de recherche
"parallèle" en vienne ces temps-ci à nous extraire un
document tangible de l'époque. Mais je peux aussi y ajouter votre missive
texto si vous le juger préférable. Vous pourriez-vous aussi avec autant de
profondeur sortir une étude sur cette affaire de
Sylphes (qui obligèrent
Charlemagne et après lui, Louis le Débonnaire à
leur imposer de lourdes amendes comme tyrans de l'air) dont nous
parle Jacques Vallée dans son
ouvrage "Chronique des apparitions
extra-terrestres" aux Editions
Denoel en 1972 page 31 à 34. Là je crois que les
documents sont légions...
Votre histoire de porcher m'a particulièrement
émue et si ce n'était sa simplicité relative, je vous
inviterais à en faire un article déjà tout prêt à être mis en ligne et elle
remplacerait bien sûr cette affaire d'enfants
verts. Ce qui m'intrigue le plus évidemment dans
cette affaire c'est cette histoire de climats différents : le temps de la
moisson pour l'un et l'hiver bien rigoureux pour l'autre.
Cela ne vous rappelle-t-il pas une autre histoire raconté par ARTivision
qui commence ainsi ? :
Début de
citation
Les univers parallèles: Peut-on y
plonger vraiment?
I Introduction
"Nous avons roulé une bonne dizaine
de km sur une route parfaitement
connue, quand, tout d'un coup la brume qui
régnait autour de nous et aussi les arbres de la forêt qui bordaient la route,
ont disparu pour faire place à un paysage d'été avec des pelouses, des boutons d'or et des
marguerites. Nous avons roulé un peu dans
ce magnifique paysage, et nous sommes arrivés à un village, que nous ne connaissions
pas, un village avec des
maisons très anciennes sans
crépis, avec des colombages
de bois et de toits de
tuiles qui paraissaient neufs et où se
dressait une église dont, chose
frappante, le clocher n'était pas terminé.
Il y avait une luminosité extraordinaire un ciel bleu, pas un souffle d'air, les
arbres immobiles et aucune vie, aucun animal , ni personne. Un signe de mort dans
un paysage magnifique. Nous avons alors
arrêté la voiture et nous sommes
descendus. Nous avons marché pendant dix
bonnes minutes, un quart d'heure peut-être , on a regardé, les maisons, les arbres, l'herbe
qui avait une couleur verte absolument
éclatante.
Puis
brusquement nous avons eu la même crainte
:
"Et si notre voiture n'était plus là
?", car cette route où nous
avions pénétré, nous était totalement
inconnue.
On a rebroussé
chemin et on a trouvé la voiture où nous l'avions abandonnée. Puis nous sommes
repartis en voiture en se disant que nous allions re-pénétrer dans ce village
pour refaire le même périple
et retraverser les mêmes petites rues.
Mais en redémarrant la voiture, tout le froid paysage
s'installa à
nouveau, nous n' avons plus rencontré le
petit village et seule la route givrée se déroulait de nouveau devant
nous."
Une précision nous est donnée par le rédacteur de l'émission: Mme Nelson a essayé de
retrouver en vain, à plusieurs reprises ce
mystérieux village et elle n'a pu trouver en fouillant les archives locales qu'un seul indice: Il
existait bien à cet endroit une bourgade
abandonnée mais vers les années
1500, bourgade qui a disparu sans qu'on sache exactement pourquoi
?
Lucien Barnier, à qui le rédacteur demande si un tel témoignage
ne relève pas de l'hallucination pure et
simple, se déclare convaincu de la bonne foi du témoignage de Mme
Nelson et s'avoue incapable d'en trouver une
explication. Mais, il fait remarquer que ce thème est assez fréquent dans
la littérature et en particulier dans la littérature anglaise :
C'est l'histoire d'un médecin
qui est parti à cheval visiter un malade dans un village qu'il
connaissait bien et au bout de la route également brumeuse, il déboucha sur le
village, mais la maison du malade lui était inconnue, et les
gens parlaient une langue étrange. C'est donc, nous le voyons, une
histoire assez semblable à celle qui précède et à une autre que nous dévoilerons
ultérieurement dans le 2ème volet....
fin de l'extrait
cité
J'aurais considéré tout cela, ainsi que le voudraient
les rationnalistes
endurcis comme des vues de l'esprit, si je n'avais
reçu le 23/04/02 ce message:
----- Original Message -----
Sent: Tuesday, April 23, 2002 11:33 AM
Subject: Nathalie Nelson..; Son histoire
Bonjour à vous.
Je suis Thi....FILL..., fils de Nathalie Nelson (pseudo bien sur) et de Valentin
St Vic (son mari, pseudo également).
Ils sont certes en Vendée, (je peux apporter les
preuves de mon appartenance à cette famille (et pour cause)).
Je fus surpris de voir en votre site, le récit
précis de ce qui arriva ce jour là.
A ce jour, seul les
membres du CNRS, ont (possèdent) au mot près, ce récit.
Egalement (en son époque) des personnes comme Jacques Pradel (qui a créé une
émission sur France Inter sur tout ce qui est étgrange etc.)
Ma première question est :
- Comment avez vous eu
accès à ces informations?
- Quel est le but de
votre site?
- Avez vous des
relations avec certaines sociétés "secrètes".
PS : (pas de panique, mon mail n'est pas un mail
"méchant" simplement un mail d'une personne de base, qui se pose des questions,
et est assez surprise de voir ce récit sur une page web... donc cool
;))
Si vous aviez la possibilité de me répondre, j'en
serais ravi (et nous pourrions éventuellement faire en sorte de faire avancer
les choses dans certains domaines...)
Cordialement, Thibaut (le fils)
à bientôt ;)
Et voici ma
réponse à cet internaute:
Sent: Thursday, April 25, 2002 1:46 PM
Subject: Re: Nathalie Nelson..; Son histoire
Cher Thibaut
D'abord , je me félicite de savoir que vous êtes
directement intéressé par l'extraordinaire aventure de Mr et
Madame Neslson . L'origine de toutes les informations que j'ai eues à ce
sujet sont précisées, je crois dans l'article lui même. J'ai enregistré à Paris
à l'époque une émission intitulée "histoires extraordinaires
" de Lucien Barnier à France Inter, je crois.
Transmettez donc mon meilleur souvenir des Tropiques à vos parents et dites vous
bien que tout ce qui arrive sur ARTivision
ne peut, en aucune manière être attribué à l'effet du Hasard. Vous vous en apercevrez en lisant
d'autres articles de mon site.
Mais, afin que vous ayez quelques informations sur
le site ARTivision, je
viens aussi ici ensuite vous féliciter d'avoir pu explorer
certains articles de mon site, mais je dois vous dire cependant que ce
site est avant tout un site ésotérique, etc.....
reste coupé...
Et cher Dominique,
comme s'expriment les
anglosaxons dans les situations embarrassantes, je dirai
donc à ce sujet: No
Comment ...
A
très bientôt donc où je pourrai m'entretenir avec vous, au sujet justement
de cette quatrième
dimension qui a présidé à l'édification progressive du
site ARTivision.
Vives amitiés tropicales.
Fred IDYLLE
Nous n'avons pas reçu d'autres missives de cet internaute et c'est sans doute pour cela, que son admirable texte est resté en suspens.
Voici donc ce remarquable texte :
Les
enfants de nulle part
Le récit concernant les deux enfants de nulle part se retrouve également dans Le livre du passé mystérieux de Robert Charroux, Robert Laffont, Paris, 1973 pp 44-47 qui reprend le même récit que Jacques Bergier mais avec beaucoup plus de précaution et de scepticisme puisqu’il écrit : « mais on peut douter de son authenticité car nos recherches conjuguées à celles du journaliste Sergio Berrocal, ne permirent pas de retrouver le village de Banjos, près de Gérone en Catalogne, où se situa l’événement. »
Il est possible que le village de Banjos soit en fait la ville de Banyoles (possible transcription phonétique hasardeuse d’un toponyme espagnol par une oreille française ou anglo-saxonne). Cette ville, capitale de la région du Pla de l’Estany, est située à l’extrémité d’une plaine bordée à l’ouest par la chaîne de montagnes de Rocacorba, et à côté d’un important lac d’eaux souterraines, à 175 m au-dessus du niveau de la mer. La commune se trouve à mi-chemin entre la Costa Brava et les Pyrénées, au nord de Gérone.
Le site http://users.skynet.be/sky84985/chron5.html adopte une position beaucoup plus radicale que celle de Charroux au sujet de l’authenticité du récit, comme on peut en juger :
1887, août ESPAGNE, Banjos :
Des paysans travaillant dans les champs virent sortir d'une cave [subrepticement, la grotte se transforme en cave (qui peut d’ailleurs parfaitement être troglodytique). Il se pourrait bien qu’il s’agisse en fait uniquement d’un problème de traduction défectueuse : en anglais « cave » signifie grotte… Comme nous le verrons par la suite, les problèmes de traduction (et d’incompréhension des textes) ont leur part de responsabilité dans cette affaire] un garçon et une fille dont la peau avait la couleur verte des feuilles d'un arbre. Ils s'exprimaient dans une langue inconnue et furent remis au juge de paix [qui brusquement n’est plus mentionné comme le plus riche propriétaire, ni le maire de la commune] Ricardo da Calno. On voulait enlever la couleur verte, mais ce n'était pas du maquillage, c'était la vraie pigmentation de la peau. Ils avaient certains traits négroïdes et des yeux du type asiate. Pendant 5 jours il refusèrent la nourriture qu'on leur proposa, finalement ils mangeaient des haricots fraîchement coupés. Le garçon, trop faible, mourut, mais la fille survécut. La couleur verte disparut progressivement et elle eut alors un teint normal pour un être de race blanche. Elle apprit l'espagnol et travailla comme bonne dans la maison du juge. Interrogée ses explications épaississaient le mystère: elle venait d'un pays sans soleil séparé d'un pays lumineux par une large rivière. Il y avait eu brusquement un tourbillon et un bruit terrible qui avait enlevé les enfants et les avait déposés dans la cave [encore la fameuse cave qui n’apparaît nulle part dans le récit de Bergier et dans celui de Charroux]…. La fille survécut 5 ans, puis mourut. (Jacques BERGIER: "Les E.T. dans l'histoire" - J'AI LU - 1970 - p. 156, 157) EN REALITE: Le Musée Zoologique de Barcelone [que vient faire un musée zoologique dans cette affaire ? La mention d’un musée de sciences naturelles, d’une université, d’un département d’anthropologie ou d’une faculté de médecine nous semblerait tout de même bien plus appropriée…] ne donnait aucun détail et dirigeait l'enquête vers un magazine Espagnol s'occupant de sciences non traditionnelles. Javier Sierra du magazine "Mâs Allâ " fit une enquête sur l'affaire. Il en ressort que le village de Banjos n'a jamais existé en Espagne et que le seul endroit portant un nom plus ou moins similaire est Banyoles, où l'histoire n'est pas connue. Il a trouvé également des indications d'une légende britannique du 13e siècle, racontant une histoire analogue. ((c) 1997 Jeroen Slagt and Jeroen Kümeling. UFO nieuwsbrief jaargang 2, nummer 1 et ALFRA, Humanoid research group. )
Dans cette histoire d’enfants verts beaucoup de choses me gênent.
La plus grave : il n’y a aucune source documentaire ! On n’a affaire qu’à des auteurs modernes se citant, se plagiant les uns les autres, déformant le récit à chaque nouvelle version… Aucun ne prend la précaution élémentaire de tout travail historique : remonter aux sources ! Et l’Espagne du XIXe siècle n’est pas un désert documentaire… Si l’histoire a un fonds de réalité, il doit nécessairement y avoir des articles de la presse espagnole. Presse locale, mais aussi régionale ou nationale, car l’apparition de deux gosses surgissant du néant et disant venir d’un autre monde, offrant une physionomie « atypique » et verts de surcroît cela ne passe pas inaperçu et devrait faire, en bonne logique, la une des journaux !
Il est extraordinaire que l’on n’évoque pas le moindre rapport officiel des autorités locales (les deux enfants ont pourtant été placés sous la protection et le toit du maire du village, qui est forcément un notable en relation permanente avec les autorités provinciales), de la Guardia Civile, des autorités administratives et judiciaires de la province (je ne connais aucun pays « civilisé » où la bureaucratie ne fourre pas son nez partout et ne produise pas une montagne de rapports pour le plus insignifiant des motifs…), de l’Eglise (puisque un « prêtre » serait venu enquêter). Sans même parler du caractère exceptionnel de l’événement, l’apparition inexpliquée de deux enfants aurait dû provoquer des enquêtes pour déterminer leurs origines, retrouver la parentèle, engendrer les traditionnelles procédures pour déterminer le sort des enfants et décider qui devait avoir autorité sur eux.
Admettons même une totale (et invraisemblable) défaillance des autorités ! Il est stupéfiant que l’on n’ait pas fait examiné les enfants par un médecin : des gamins verts n’ont certainement pas été perçus comme vraiment catholiques et sains par les habitants de Banjos. Mais, apparemment, il n’est fait aucune mention d’un quelconque examen médical poussé par un ou plusieurs hommes de l’art. Et encore moins, bien sûr, par un anthropologue : ce n’est pourtant pas tous les jours que l’on découvre deux spécimens humains aux yeux en amandes typique des asiatiques, aux traits négroïdes et à la peau verte (d’un beau vert bien vif et pas d’une vague teinte verdâtre).
Un prêtre serait venu de Barcelone pour enquêter. C’est donc qu’il a été prévenu, d’une façon ou d’une autre. Par qui ? Mystère ! Est-il venu de sa propre initiative ou a-t-il été mandaté ? Et alors par qui ? De quel diocèse ou de quel ordre religieux dépendait-il ? Pourquoi n’a-t-on pas son nom ? Pour Jacques Bergier (voir Les Extra-Terrestres dans l’Histoire, collection l’aventure mystérieuse aux éditions J’ai Lu, Paris, 1970, p 156) il était versé dans les langues étrangères… Sûrement le latin, peut-être le grec… pour le reste : mystère total ! Notre ecclésiastique ne serait pas venu seul mais avec d’autres « spécialistes venus de Barcelone » qui essayent, mais en vain, d’identifier la langue et d’analyser le tissu des vêtements. A-t-on une idée de l’identité et de la discipline scientifique de ces fameux spécialistes ? Notre prêtre aurait écrit ce qui ressemble à un rapport : c’est donc que l’on possède une copie de cet texte ou un témoignage circonstancié d’un lecteur (même indélicat) de ce document… Où sont-ils donc ?
Plus extraordinaire encore : il n’y a pas de photos ! En 1887, la photographie est connue et répandue… même en Espagne. Nos deux enfants sont un sujet en or qui devrait exciter l’intérêt de photographes professionnels ou amateurs. A l’époque, on n’hésitait pas à tirer et à diffuser largement des cartes postales sur des sujets d’actualité, des curiosités de toutes sortes. Bizarrement, alors que l’on dispose de nombreuses cartes postales montrant l’échouage de « monstres marins » (le plus souvent d’inoffensifs cétacés) sur nos côtes, il n’y en aurait aucune de nos deux petits « monstres » verts ? Et l’affaire qui s’est ébruitée (puisque des « spécialistes » - au fait : en quoi ? – sont venus de Barcelone) n’attire pas l’attention – toujours aux aguets – des « chasseurs de monstres » et autres rabatteurs d’attractions pour le compte de forains ou de spécialistes du sensationnel façon Barnum toujours à la recherche de « curiosités » à présenter à la stupéfaction des foules. Invraisemblable !
Quelques détails secondaires me tracasse. Comme la mention de moissons au mois d’août en Espagne qui me paraissent bien tardives pour un pays méditerranéen…
Mais il y a pire. Le nom de Ricardo Da Calno me semblait curieusement avoir une consonance portugaise… jusqu’à ce que je découvre dans la version anglaise et médiévale de la même histoire le personnage de Richard de Calne qui a exactement le même rôle – et le même nom : bravo Super Hasard ! - que son homologue espagnol…
On pourra toujours objecter que la version espagnole du XIXe siècle n’est qu’un plagiat, un « rajeunissement » d’une version originale anglaise du XIIe siècle. Pourquoi pas ? Sauf que… Là encore, absence totale de sources documentaires fiables ! On a toujours affaire à des auteurs modernes se citant, se plagiant les uns les autres, déformant le récit à chaque nouvelle version… Aucun ne semble prendre, ici aussi, la précaution élémentaire de tout travail historique : remonter aux sources ! L’histoire parle d’événements survenus dans l’Angleterre des 12e /13e siècle ; si elle est réelle, on doit donc pouvoir citer les références de la source : chroniques, annales, récit hagiographique, document administratif, judiciaire ou autre qui relatent les faits. Si les sources médiévales sont plus rares que pour l’époque contemporaine, nos ancêtres étaient – eux aussi – des paperassiers qui consignaient beaucoup d’informations. Et une telle histoire mérite assurément d’être consignée ! Sauf que n’apparaît nulle part la moindre indication permettant d’identifier ce fichu document qui – s’il n’est pas une forgerie moderne – doit être écrit sur un parchemin dûment catalogué dans une bibliothèque ou un fonds d’archives quelconque.
En fait ne perdez plus votre temps à chercher ! Les deux récits – l’espagnol et l’anglais – sont deux copies presque conformes… jusqu’aux absurdités. Si les paysans espagnols pouvaient nourrir nos enfants verts de haricots, la chose était impossible aux serfs anglais du XIIe siècle. Il suffit d’ouvrir le dictionnaire (ici le dictionnaire encyclopédique Larousse de 1980) pour lire : haricot (bean en anglais, voir le texte ci-dessous), plante annuelle de la famille des papilionacées, originaire d’Amérique…Originaire d’Amérique Centrale, le haricot vert a fait son apparition en France vers 1540. La culture du haricot était générale en Amérique avant l’arrivée des Européens, mais il s’agit du haricot consommé sec et non du haricot vert. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que les tendres gousses seront consommées en Europe. Se basant sur la traduction d’écrits anciens, certains auteurs ont fait remonter à l’époque du Moyen Age la consommation du haricot en France. C’est une erreur due à la confusion faite avec une vieille recette culinaire française appelée aujourd’hui : " haricot de mouton " et autrefois " halicot de mouton ". Cela ne signifiait pas du tout que les haricots composaient ce ragoût, le verbe " halicoter " voulait dire " couper en morceaux ".
Je sais bien que Christophe Colomb est arrivé bon dernier de l’autre côté de l’Atlantique mais il y a des détails (alimentaires) qui tuent… Admettons que le « bean » qui marque ainsi la « fin des haricots » pour cette histoire d’enfants verts ne soit qu’une nouvelle erreur de traduction. Un chercheur anglo-saxon contemporain peut très bien, faute d’avoir les compétences requises, traduire erronément par notre fatal haricot un terme de l’ancien anglais désignant une autre plante parfaitement connue en Angleterre pendant le Moyen-Age. Je viens d’ailleurs d’assister à la ferme fortifiée du XIIIe siècle de Meslay près de Tours à un montage audiovisuel, fort bien fait au demeurant, où, à 3 reprises, les Tourangeaux du Moyen-Age sont censés se nourrir d’un légume exotique encore inconnu pour des siècles… Mais nous ne pourrons avoir la certitude qu’il ne s’agit que d’une erreur involontaire de transcription ou de traduction que lorsque nous pourrons enfin contempler le document original (ou à tout le moins une copie lisible). Tant que la preuve documentaire manquera il nous faut considérer toute cette affaire comme une invention !
La version anglaise de la forgerie espagnole :
Encounters With Green Children
by Davy Russell
POSTED: 1 November 99
There are two different yet similar reports of strange green-skinned children found abandoned near villages in Europe. The first account dates back to the 12th century near Suffolk, England.
Local farmers found a boy and a girl weeping in a field. They brought the children to the home of Sir Richard de Calne in the village of Woolpit.
The children spoke no English and refused to eat food. They both wore oddly-coloured clothing of unkown materials. Eventually they began to eat beans exclusivly after going without food for several days, but only after they were shown how to open the stalks.
Both children were soon baptised. The boy grew weak shortly after and eventually died. The girl survived, learned to speak English, and eat other food. Her skin turned to a normal colour.
When asked about her origins, the girl described a place with no sun where all the inhabitants were of green colour. She claimed that she and the boy were separated from their people as they wandered in a large cavern and, upon exiting, were "struck sensless by the excessive light of the sun and the unusual temperature of the air." A separate recorded account states that the girl said she came from a place called St. Martin's Land where the people were all Christian.
Despite the bizarre accounts of the children's origins, some suggest that the children were lost and had wandered from the nearby village of Fordham St. Martin. Malnourishment gave their skin a greenish colour.
The second account of green children comes from Banjos, Spain in August of 1887. A boy and a girl of greenish colour were found abandoned near a cave. They did not speak Spanish and wore unfamiliar clothing. Their eyes were described as Oriental in appearance.
As with the first account from England, both children refused to eat at first. The boy grew weak and died, but the girl survived, learned Spanish, and explained that she and her companion came from a sunless land. The account differes from the first as the girl was reported to have claimed they had been caught up in a whirlwind and found themselves in the cave. The girl died in 1892.
Neither of these reports describe any other strange activity in the area such as UFOs. The children's true origins were never discovered. While some suggest the green children were aliens from another world or dimension, the rational explanation would be that the children were lost and undernourished. In any case, these events still remain a mystery. What is odd is that both accounts, although happening hundreds of years appart, are strikingly similar. Perhaps they are a retelling of the same story.
Sources : Unexplained! by Jerome Clark "Enigmas and Mysteries" by Colin Wilson
Bon, après vous avoir cassé le moral, je vous offre une histoire du XIIIe siècle, parfaitement authentique celle-là, de voyage à l’intérieur de la Terre et de rencontre avec des infra-terrestres comprenant la langue de Shakespeare…
Le récit est tiré d’un ouvrage de Gervais de Tillbury, Le livre des merveilles, traduit du latin et commenté par Annie Duchesne dans la collection « la Roue à Livres », Editions « Les Belles Lettres », Paris 1992, chapitre 45, p 60. Les Otia Imperialia ont été écrits vers 1210 pour l’empereur Othon IV de Brunswick par un clerc originaire des Iles Britanniques, Gervais de Tilbury qui compléta son éducation anglaise par des études à l’école cathédrale de Reims, puis à Bologne, le grand centre d’enseignement du droit. Notre homme fréquenta la cour du dernier roi normand de Sicile en Italie du Sud, au contact de la culture orientale apportée par les musulmans et les croisés, puis celle d’Arles où il remplit les fonctions de maréchal de l’Empereur pour le royaume d’Arles, au carrefour des traditions germano-alpestres, occitano-provençales et rhodaniennes. Curieux de tout, ayant l’exigence permanente, le besoin de preuves, de témoignages, de vérification in situ, il applique la rigueur d’un spécialiste du droit canon à l’étude des faits curieux, extraordinaires pour certains, qu’il expose à ses lecteurs. Jugez-en par vous même.
Il est en Grande-Bretagne, au milieu d’un site montagneux, un château auquel le peuple a donné le nom de Pech[1] ; sa muraille est difficile à attaquer. Dans la montagne, il y a une caverne qui, à certains moments, exhale par un pertuis beaucoup de vent, comme une flûte[2]. D’où vient un si grand vent ? s’étonne le peuple. Entre autres merveilles qui arrivent là, voici ce que j’ai entendu raconter par un homme très pieux, Robert, prieur de Kenildewertha[3], natif de l’endroit : à l’époque où le noble William Peverel[4] possédait ce château, avec la baronnie adjacente (c’était un homme vaillant et puissant, possédant de nombreux bestiaux), son porcher, qui était négligent dans la tâche à lui confiée, perdit un jour une truie pleine, de la race la meilleure. Craignant les dures paroles de l’intendant du seigneur à cause de cette perte, il pensa en lui-même que cette truie était peut-être entrée dans le fameux trou de Pech, qui jusque-là n’avait point été exploré : il lui vint à l’esprit de se faire l’investigateur de cet endroit caché. Il entra dans la caverne, qu’à ce moment-là aucun vent ne troublait et, après avoir cheminé pendant fort longtemps, il quitta enfin l’obscurité pour arriver en un lieu éclairé, dans une vaste étendue de champs. Avançant sur une terre largement cultivée, il trouva des moissonneurs en train de récolter les blés mûrs, et reconnut, au milieu des lourds épis, la truie qui avait mis bas de nombreux porcelets. Alors le porcher tout émerveillé et fort content d’avoir retrouvé la bête égarée, repris la truie, après avoir fait au prévôt de cette terre le récit de l’aventure telle qu’elle avait eu lieu et, reparti tout joyeux, il la ramena au troupeau de porcs. Merveille : venant des moissons souterraines, il voit les froideurs hivernales perdurer dans notre hémisphère, ce qui, selon moi, est certainement à attribuer à l’absence de soleil et à une présence supplétive.
Une vue romantique du château de Peak Castle.
Malgré les traditionnelles déformations et exagérations de ce type d’œuvre, on reconnaît sans peine les ruines du château avec son caractéristique donjon normand quadrangulaire à contreforts plats, l’escarpement et le caractère sauvage du site et… les entrées vers le monde souterrain.
Nous sommes donc en présence d’un récit de troisième main : Gervais de Tilbury reprend le compte-rendu d’un homme – certes parfaitement estimable – mais qui évoque des faits survenus 3 ou 4 générations auparavant. Avant de parvenir au prieur, par combien d’intermédiaires (et donc de filtres déformants, de suppressions de détails capitaux pour nous mais jugés alors insignifiants), le récit du porcher est-il passé ?
Il est étonnant que, jusqu’à l’aventure du porcher, personne n’ait entreprit l’exploration –même superficielle – des grottes qui trouent le site, alors que des filons sont connus et exploités depuis l’époque romaine. Il se peut, dira-t-on, que l’étrange phénomène atmosphérique ait retenu des hommes superstitieux d’y aller voir. Apparemment la crainte d’un châtiment et le bon sens paysan ont suffi pour transformer notre modeste porcher en explorateur de l’inconnu…
L’absence la plus étonnante de curiosité est celle des occupants du château. Nous sommes en présence de nobles et de guerriers d’origine normande (ou continentale : des Bretons entre autres) qui viennent de conquérir l’Angleterre et qui se taillent des domaines en pays ennemi. La plus élémentaire prudence pour qui bâtit une forteresse en territoire hostile est de reconnaître et de connaître le mieux possible le terrain pour l’utiliser à son profit exclusif en privant l’adversaire de toutes les potentialités qu’il offre. Le bon sens veut que l’on s’assure que ce réseau souterrain ne communique pas - d’une façon ou d’une autre - avec le périmètre du château et qu’il ne puisse pas servir – même de refuge – à des assaillants.
Le texte est malheureusement muet sur des questions fondamentales. Comment le porcher s’est-il orienté dans les profondeurs de la terre, comment s’est-il dirigé ? Au moyen de quel type d’éclairage ? Et pendant combien de temps ? Avec la technologie rudimentaire du XIe siècle, notre homme ne devait avoir à sa disposition que des torches enduites de poix, des lampes de mineur alimentées au suif : bref un équipement qui dispense une lumière chiche, est soumis à l’humidité, au manque de ventilation et au problème de l’approvisionnement… Soit notre homme escomptait retrouver rapidement sa truie et il n’avait guère prévu de réserves… soit il avait envisagé une véritable expédition (sur la base de son seul instinct ? d’indications encore connues de son temps et soigneusement cachées aux Normands par la population autochtone ?.
Et se pose alors les questions suivantes : pourquoi la truie s’est-elle enfoncée aussi profondément dans les entrailles de la terre ? Comment s’est-elle dirigée ? Et surtout comment a-t-elle survécue à un pareil voyage ?
Détails techniques qui n’ont, bien sûr, d’intérêt que dans la mesure où l’on accorde le moindre crédit au récit et que l’on envisage soit l’existence de « raccourcis » (spatio-temporels ?, des sortes de « porte dimensionnelle » ? ), soit l’existence d’immenses cavités habitables à des profondeurs moins conséquentes que le centre du globe…
A moins que la disparition de la truie n’ait été qu’un alibi, une diversion : la bête mise à l’abri, notre porcher (mais a-t-il toujours été porcher ou n’avait-il pas d’autres cordes à son arc ?) se lance dans son expédition souterraine. A la fin de son périple, il réapparaît (au bout de combien de temps ?) avec la truie « disparue» en guise de motif plausible à son absence.
Les moissonneurs et le prévôt de cet « autre monde » sont - apparemment – des humains parfaitement semblables à notre porcher anglais : nulle part, il n’est fait mention de la moindre particularité physique, du moindre détail bizarre : taille, couleur de la peau, des cheveux, etc. Le niveau technologique semble équivalent dans les deux mondes : le porcher identifie sans difficultés les moissonneurs parce qu’ils récoltent les blés et parce qu’ils doivent probablement employer des méthodes et des outils compréhensibles pour lui. Même remarque pour l’organisation sociale : avant de repartir avec sa truie, notre homme (pour s’éviter des ennuis avec les autorités locales ?) informe le représentant sur place de l’autorité, désigné sous l’appellation de prévôt. Les infra-terrestres sont ainsi doté d’un régime féodal, ou plus logiquement, a-t-on plaqué sur une réalité en grande partie incompréhensible un système d’interprétation familier. Plus extraordinaire encore : les habitants de ce lieu parlent anglais ou n’ont aucun problème de communication (télépathie ?) avec notre porcher… Peut-être, tout simplement, parce que ces gens viennent de la surface et/ou ont des contacts plus ou moins réguliers avec celle-ci.
Un argument en faveur de l’authenticité du récit : son caractère de fait divers que ne vient entacher aucune allusion religieuse, moralisatrice ou philosophique. Poussé par la nécessité un brave type s’enfonce dans une caverne inexplorée et ressort… dans un monde fort similaire au sien puisqu’on s’y livre aux mêmes activités, apparemment selon des modalités assez proches, et qu’on y comprend l’anglais. Seul détail « choquant » : un décalage temporel car l’été règne là-bas quand le Derbyshire connaît les rigueurs de l’hiver… Mais là, nos spécialistes du folklore qui veillent à la stricte orthodoxie de nos contes de fées nous expliquent doctement que le passage dans l’autre monde (forcément imaginaire, cela va de soi) se manifeste par des inversions systématiques. Au fait, qui nous dit que notre porcher aventureux, pour prouver ces dires, ne serait pas revenu avec quelques épis bien mûrs fraîchement moissonnés ?
La dernière phrase du texte est particulièrement intéressante : « Merveille : venant des moissons souterraines, il voit les froideurs hivernales perdurer dans notre hémisphère, ce qui, selon moi, est certainement à attribuer à l’absence de soleil et à une présence supplétive. » Elle démontre qu’au Moyen Age (ici à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle) on savait parfaitement – au moins chez les lettrés - que la terre était sphérique puisque Gervais de Tilbury parle nommément de « notre hémisphère ». L’explication des extraordinaires implications du chapitre 45 par l’invocation rituelle de l’homme médiéval ignare et superstitieux ne tient donc pas une seconde. On est en présence de gens intelligents, instruits et pas plus crédules que nos contemporains (certes, ils croyaient aux anges que nous ne voyons pas, mais nous croyons aux atomes et aux microbes sans en avoir jamais vu ni touché aucun…). Je doute fortement qu’un prieur (donc forcément à l’époque un clerc instruit, cultivé) se serait totalement ridiculisé en rapportant à un autre clerc (instruit et cultivé comme lui) une histoire abracadabrantesque survenue trois ou quatre générations plus tôt sans avoir, au préalable, mené une enquête rigoureuse. Pour que l’histoire du porcher parvinsse jusqu’au prieur, elle avait déjà dû réussir l’épreuve de la critique de ces contemporains. Là encore, je doute fort que le seigneur de Peak Castle ou son représentant, certes gens moins instruits que les clercs mais tout autant qu’eux doués de bon sens et d’intelligence, aient accepté cette histoire sans éléments probants, sans preuves tangibles. Si l’affaire n’avait été qu’un canular éventé à l’époque, son auteur s’en serait sûrement mordu les doigts (je ne suis pas sûr que les nobles normands de l’époque pratiquaient et goûtaient fort l’humour « so british ») et son histoire n’aurait pas été recueillie par un prieur presque un siècle plus tard parce qu’elle n’aurait pas fait partie de cette tradition orale qui conserve pieusement tout ce qui fait la mémoire vraie d’une communauté…
Et ce texte d’une vingtaine de lignes, dont nul ne peut nier l’authenticité et l’ancienneté, nous plonge dans un abîme de perplexité… Difficile d’invoquer l’influence littéraire d’un Jules Verne ou d’un Edgar Rice Burroughs, les ravages d’une sous-culture « soucoupiste » et « conspirationniste », le canular d’un clerc prenant ses lecteurs pour des imbéciles (rappelons que l’ouvrage était dédié à l’Empereur…), les délires d’un esprit détraqué. Alors, comme d’habitude, les « spécialistes » invoquent leurs fétiches favoris : la psychanalyse, le folklore… font de l’érudition pédante comme d’autres font dans leurs culottes et passent subrepticement à autre chose de moins scabreux… Voilà un beau sujet d’études pour des chercheurs sincères : où donc est allé le porcher de Peak Castle ?
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[1] Le Peak Castle, forteresse du Derbyshire édifiée sur une éminence rocheuse percée de cavernes. Castleton, 16 milles à l'ouest de Sheffield est situé au pied d'une colline, au sommet de laquelle se tient le Peak Castle, à l'origine construit par William Peveril sur la terre que lui avait accordé Guillaume le Conquérant en 1068. Le secteur autour du village contient les cavernes de Peak, de Speedwell, et les cavernes de falaise de Treak, ainsi que la « caverne bleue de John », qui est connue pour sa fluorine colorée. C'est la plus grande variété de cavernes en Grande-Bretagne. Le secteur autour de Castleton est calcaire recouvert d’un gravier de meulière. Les infiltrations continuelles de l'eau ont créé quelques cavernes spectaculaires et le seul gisement au monde de 'Blue John Stone'. Cette pierre est un type de fluorite ou de fluorine, un minerai composé de fluorure de calcium. C'est une variété cristalline et se produit souvent avec des impuretés lui donnant un jaune, un brun, un vert ou une couleur rouge/rose. Les cavernes et cette pierre ont été connues des Romains qui ont également extrait le plomb et l'argent dans le secteur.
[2] Le phénomène n’est pas unique puisqu’on le rencontre (ou plutôt le rencontrait) dans la grotte de Fauzan (près de Minerve dans l’Hérault). « Au fond de la grotte, un orifice intriguait depuis longtemps les gens du pays. Cet étrange pertuis obéissait, disait-on, aux vents extérieurs. Il soufflait lorsque régnait le vent marin, et aspirait quand dominait le Cers (vent du Nord). » Pierre Minvielle, Guide de la France souterraine, Tchou éditeur, Paris, 1970, p 64. Très curieusement, un roman d’anticipation « Le Mammouth bleu » de Luc Alberny, publié à la ‘Bibliothèque du Hérisson’, Paris, 1935, relate l’exploration – entre autre à partir de la grotte de Fauzan - d’un fabuleux monde souterrain où règne une extraordinaire civilisation antédiluvienne dirigée par des mammouths parlant le basque…
[3] Robert, prieur de Kenilworth, dans le Warwickshire, de 1160 à 1180.
[4] Fils naturel de Guillaume le Conquérant, il est le fondateur présumé de ce château édifié dans la seconde moitié du XIe siècle. C’est le fameux shérif de Nottingham de la « légende » de Robin des Bois.
Article mis en page le 09/04/1999 et revu le 15/07/2001 puis enfin le 22/12/03 et revu le 03/06/05, puis le 09/11/06.
IDYLLE Fred